Moins de tourteaux de soja en France
Les oléagineux sont clairement un des facteurs clé des marchés mondiaux des produits agricoles aujourd’hui mais la France s’écarte du flot mondial.
« Si les prix du soja sont loin des folies de 2011, la volatilité n’est cependant pas oubliée comme l’ont montré les jours suivant la publication du rapport USDA avec les inquiétudes sur la récolte en Argentine », a estimé Frédéric Sauvé (Bunge) lors de la récente journée Matières Premières de l’Aftaa (jeudi 26 janvier).
« Marché potentiellement explosif »
Le marché est très particulier cette année : ainsi, les prix des livraisons en rapproché sont moins élevés que celles éloignées. « Le marché est potentiellement explosif avec une prime à la météo en Argentine encore plusieurs semaines malgré l’état des stocks », résume le spécialiste. Et cela même si le climat reste bon au Brésil qui vient de démarrer ses récoltes. La Chine tire toujours les volumes malgré la baisse de son cheptel porcin car les autorités poussent les élevages industriels, consommateurs d’aliments, au détriment des élevages familiaux à l’état sanitaire défaillant. La France a, en revanche, baissé ses importations de tourteaux de soja de 12 à 13 % l’an passé sous l’effet combiné de la chute du prix du lait (et donc des ventes d’aliments bovins) et de la substitution du soja par d’autres tourteaux. Malgré la reprise attendue des aliments pour bovins lait, elle ne devrait pas revenir en 2017 à la situation de 2015. Les taux de couverture des 6 de mai ne sont d’ailleurs encore que de 35 à 40 %. Les fabricants d’aliments sont plutôt en attente. Ils veulent rester dans le marché et ne souhaitent pas engranger trop tôt. Frédéric Sauvé ne voit pourtant pas un énorme potentiel de baisse « 300 $ c’est probablement le point bas », estime-t-il. Le fret, très bas, peut s’acheter sans trop de souci de façon séparée. La problématique pour progresser dans les longueurs reste clairement la parité euro/dollar. « Dissocier les achats sur Chicago, le fret et la parité est probablement une bonne idée sur une partie du portefeuille d’achat », conseille-t-il.