COTidienne

Céréales - Rebond des prix du blé et du maïs sur le CBOT

Les prix des principaux contrats à terme sur le blé et sur le maïs ont rebondi ce vendredi 15 novembre 2024 sur le CBOT. La hausse valait pour toutes les échéances en blé (entre +5 et +8,5 cts$/boisseau) avec un gain de 6,25 cts/boisseau sur décembre, à 536,5 cts$/boisseau, et une progression de 5,75 crs$/boisseau sur mars, l'échéance la plus travaillée. Même mouvement pour le maïs, cependant moins marqué, avec des hausses comprises entre 2,5 et 5 cts$/boisseau en fonction des échéances. Sur Euronext, qui avait plutôt bien résisté aux reculs de la semaine précédente sur le CBOT, les cours ont aussi enregistré une belle hausse, entre 1,5 et 6,75 €/t selon les termes (+5, 5 €/t pour celui de décembre, à 216,25 €/t ; +4,25 €/t pour mars, le plus traité, à 224 €/t). Sur les marchés physiques hexagonaux, les prix du blé tendre, du maïs et de l’orge fourragère ont clôturé en belle hausse également. Ceux du blé dur sont demeurés stables.

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La fin de semaine a été agitée sur les marchés de matières premières agricoles : après une semaine de forte baisse sur les marchés états-uniens du blé et du maïs, les fonds d'investissements et les opérateurs en général sont revenus aux achats ce vendredi, permettant donc au cours de rebondir outre-Atlantique. Différents éléments s’entrechoquaient ou se complétaient sur les marchés, entre fondamentaux des filières grains, macroéconomie et géopolitique.

La vive appréciation du dollar face à l’euro semble se stabiliser (parité à 1,055 $ vendredi contre 1,053 $ la veille). Il faudra donc suivre la réaction du blé (un certain intérêt acheteur apparaît pour l’origine UE) et du maïs, qui trouvent leur compte a priori par ce niveau de parité euro-dollar. Les opérateurs doivent aussi intégrer les remous sur le pétrole (en chute vendredi, les opérateurs s’inquiétant « d’un possible surplus de brut à l'horizon 2025, ainsi qu'une baisse de la demande », selon l’AFP). La Commission européenne a annoncé vendredi qu'elle tablait sur une légère accélération de la croissance économique (+1,3 % pour le PIB en 2025 après +0,8 % en 2024) et à la poursuite du ralentissement de l'inflation en zone euro (+2,1% en 2025 après +2,4% cette année). A noter aussi que le week-end a été marqué par de nouvelles attaques très violentes de la Russie sur le territoire ukrainien, conduisant les autorités gouvernementales de l’Ukraine à annoncer l’application ce lundi des « mesures de restriction » de consommation d'électricité sur tout son territoire, l’attaque ayant « fortement endommagé ses infrastructures énergétiques », selon le ministère de l'Energie du pays, rapporté par l’AFP.

Sur les fondamentaux, les opérateurs conservent un œil attentif sur la toute fin des récoltes de maïs aux Etats-Unis, sur les récoltes de grains en Australie et sur les conditions de culture et de semis ailleurs. De fortes pluies sont attendues cette semaine en France. L’USDA doit publier son Crop Progress hebdomadaire ce jour à 18 h, heure française.

En France, on suivra également les mouvements de protestation des syndicats agricoles, qui débutent ce lundi. Si certaines organisations plaident en faveur d’actions symboliques, d’autres se disent prêtent à un « blocage du fret alimentaire » dès mercredi, notamment dans le Sud-Ouest. La colère monte à nouveau dans la filière, entre promesses non tenues, contexte de la mauvaise récolte de 2024 et possibilité d’une signature imminente de l'accord de libre échange UE-Mercosur. L’AGPB, qui défend les intérêts des céréaliers, soulignent que deux mesures, défendues par l'association de producteurs, voient le jour : des prêts de trésorerie moyen terme bonifiés et des prêts de consolidation long terme (douze ans) garantis par l’Etat (via BPI France). Cependant, elle dit aussi attendre des réponses sur d’autres propositions (fond d’allègement des charges issus des cellules de crises, dérogation pour passer de la moyenne triennale à l’année n-1 afin de rendre supportable les charges sociales et fiscales de l’année 2024 ou 2025 sans attendre les cinq ans normalement exigés ; demande d’activation par la France de la réserve de crise de l’Union européenne).

A noter que ce lundi se tient un conseil "Agriculture et pêche" au niveau de l’UE, avec un débat sur la situation des marchés agricoles et des produits de base. Il est prévu que le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l'alimentation, Vitalii Koval, doive se joindre aux ministres en amont de leur discussion.

Le président de la République française a rencontré ce week-end le président argentin, en amont du G20 qui se tient jusqu’au 19 novembre. De son côté, le nouveau président des Etats-Unis a nommé Chris Wright, un climatosceptique, comme secrétaire à l'Energie, avec « pour feuille de route la dérégulation du secteur », selon l’AFP.

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Fondamentaux :

• Argentine, maïs, semis : 38,6 % des surfaces ont été plantées (source : Buenos Aires Grain Exchange) ;
• Argentine, blé, récolte : 17,2 % effectuée (source : Buenos Aires Grain Exchange) ;
• Turquie, blé, importations : 6,5 Mt prévues en 2024-2025, soit 31 % de moins que l’an passé (source : S&P Global Platt’s).

Commerce international :

• Etats-Unis, blé, ventes à l’exportation : pour la semaine se finissant au 7 novembre 2024, 380 100 t, dans les attentes des analystes (source : USDA) ;
• Etats-Unis, maïs, ventes à l’exportation : pour la semaine se finissant au 7 novembre 2024, 1 315 100 t, dans les attentes des analystes (source ; USDA).

Marchés physiques français du 15 novembre 2024 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 12 novembre 2024

Cotations commerciales des produits laitiers du 14 novembre 2024

Evolution dollar / euro du 15 novembre 2024

Clôture du marché à terme de Chicago du 15 novembre 2024

Clôture du marché à terme Euronext du 15 novembre 2024

Cotations des marchés internationaux du 15 novembre 2024