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Limagrain ambitionne la place de leader mondial en semences de blé

Numéro un européen, le semencier auvergnat tisse sa toile de l’autre côté de l’Atlantique pour mieux conquérir le marché international

Avec un chiffre d’affaires en progression de plus de 9%, à 1.349 M€, le groupe Limagrain affiche un résultat net de 69 M€ (du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010). Un bilan « conforme aux attentes », selon Daniel Chéron, directeur du groupe coopératif, s’exprimant sur les résultats présentés lors d’une conférence de presse à Paris le 20 décembre dernier. Toutes les activités de Limagrain « affichent des résultats économiques positifs ». Le pôle Semences potagères-produits de jardin a enregistré un chiffre d’affaires de 540 M€, les semences de grandes cultures de 520 M€ et l’activité produits céréaliers –regroupant Limagrain Céréales Ingrédients et Jacquet– affiche quant à elle un chiffre d’affaires de 230 M€. Des résultats encourageants pour cette coopérative multi-activités dont l’objectif affiché pour les prochaines années est de « devenir le premier semencier mondial en blé ».

Une stratégie d’acquisitions très forte

« Notre ambition : devenir leader mondial en blé. Nous le sommes déjà à l’échelle européenne, il faut maintenant s’attaquer au reste du monde », lance Daniel Chéron. Cinquième entreprise de semences en grandes cultures à l’échelle planétaire, Limagrain est encore loin de ses concurrents directs que sont KWS, Syngenta, Pioneer et bien entendu Monsanto, largement devant avec un chiffre d’affaires 2009/2010 près de dix fois supérieur à celui de la coopérative auvergnate. Pour gagner des parts de marché significatives, Limagrain s’est attaché à développer son réseau, aux Etats-Unis notamment. En 2010, pas moins de six opérations d’acquisition y ont été réalisées : BSF et Genesis en mars, Arcadia en avril, Limagrain Cereal Seeds (création avec une station de recherche) et Trio en mai et enfin Trigen en août. « Nous avons une des plus belles organisations américaines », estime Daniel Chéron.
L’Amérique du Sud est également une zone stratégique pour le semencier français qui s’est rapproché de DonMario, une société occupant une solide position sur le marché des grandes cultures dans cette zone. Cette vague de rapprochements d’activités s’est poursuivie au travers de partenariats de recherche comme celui intervenu en juillet 2009 avec AGT (Australian Grain Technologies). En maïs, Limagrain a lancé un programme de recherche en Argentine au sein de Limagrain South America.
Au-delà des semences, l’année 2010 a aussi été celle de l’acquisition du moulin de Verdonnet qui assure un débouché pour les adhérents de la coopérative. Il est aussi une source d’approvisionnements pour les entreprises de la filière blé de Limagrain, à savoir LCI, Jacquet et la Gerbe d’Or.

Du blé transgénique d’ici dix ans, et si possible hybride

Délocalisée aux Etats-Unis, la recherche sur les OGM se poursuit pour Limagrain. Selon Daniel Chéron, « les blés transgéniques arriveront tôt ou tard d’ici 2020. D’abord aux Etats-Unis, puis en Europe. Certains pays sont déjà prêts à basculer, mais c’est plus difficile pour la France ou l’Italie par exemple. La recherche doit néanmoins encore avancer. Nous estimons que le blé, bien plus complexe que le maïs, sera séquencé d’ici trois ou quatre ans. » « La demande a émergé avec le décrochage des surfaces de blé par rapport à celle de maïs et de soja aux Etats-Unis », explique le directeur de Limagrain. La stagnation des rendements du blé face à la progression de ceux des cultures concurrentes (maïs et soja ayant bénéficié des technologies de transgénèse pour la création de nouvelles variétés) serait à l’origine de la demande de blé OGM de l’autre côté de l’Atlantique. « Les meuniers savent que les OGM arriveront fatalement à cause des écarts de rendements que l’on pourra observer entre les variétés classiques et les organismes génétiquement modifiés. D’autant que les enjeux alimentaires et énergétiques laissent à penser qu’il faudra forcément faire progresser les rendements. »
Mais le blé transgénique ne serait pas la finalité. L’hybridation du blé serait le but à atteindre. Au regard de la proportion de semences certifiées par rapport aux semences fermières (oscillant autour de 50 % suivant les années), l’enjeu est énorme. Aujourd’hui, le blé hybride existe mais peine à s’imposer avec seulement 5 % des surfaces en raison de coûts de production de la semence encore très élevés.

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