Les producteurs de maïs de l’AGPM préparent l’après-Pac
Faisant le bilan d’une campagne 2016 difficile, les maïsiculteurs ont rappelé leur vœu de conserver un outil assurantiel garantissant leur revenu, quelles que soient les conditions climatiques à venir.
Daniel Peyraube, le président de l’AGPM, est revenu lors des vœux de l’organisation sur l’objectif de « protéger les revenus des producteurs pour pérenniser la filière », et de « développer la production nationale pour répondre aux besoins ».
Après un tour d’horizon soulignant la résilience de la plante, les producteurs ont noté que sur 1,404 Mha semés, la collecte représentait 12,3 Mt de maïs grain en 2016 (13,9 Mt en 2015). Quelque 25 000 ha de maïs grain ont servi au fourrage, évalue Gilles Espagnol, expert d’Arvalis, et certaines régions ont donné la préférence aux céréales à paille. Les meilleurs rendements concernaient Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et l’Aquitaine, de 96 à 97 q/ha, pour une moyenne de 89 q/ha, sous celle des quatre dernières années.
« La meilleure assurance, l’irrigation »
Daniel Peyraube voit dans l’irrigation la meilleure solution offerte aux maïsiculteurs pour garantir leur revenu. Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint, a relevé l’échec de la politique d’extension du nombre des assurés, avec un taux de souscriptions de 26 % en grandes cultures. L’AGPM a formulé quelques propositions sur l’assurance récolte : réintégrer les revenus indemnisés depuis cinq ans dans le calcul du rendement assuré, pour ne pas pénaliser l’agriculteur qui a subi deux ans de sinistre, généraliser la possibilité de majorer le rendement de 15 %, maintenir un taux de subvention de 65 % sans différenciation de secteur ni stabilisateur budgétaire. Ils demandent le paiement de la seule prime nette par l’agriculteur, pour éviter les avances de trésorerie, de revenir à une approche par culture des subventions, de différencier les franchises des cultures irriguées et non irriguées, de valoriser la gestion de l’eau dans les tarifs, et de mieux accompagner les déclarations d’aléas. Enfin, de modifier la base réglementaire européenne avec un seuil de déclenchement à 20 % dans un cadre subventionné.
L’organisation attend aussi de la nouvelle Pac qu’elle déroge au principe d’annuité budgétaire.