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Le “Produire autrement“ loin de convaincre les Fab français
L’AG du Snia, organisée à Paris le 31 mai, a été l’occasion d’un débat sans langue de bois sur les solutions à apporter à l’élevage français, dont dépendent les Fab. D’un côté des industriels remontés contre le poids de l’état et pressés de voir les élevages hexagonaux passer à la vitesse supérieure, à l’image de nos voisins du nord-UE et de l’autre, J. G. Bretenoux du ministère de l’Agriculture, en cavalier seul pour défendre le “ Produire autrement ”.
Les fabs pour l’intensification des élevages
« On a trop souvent opposé environnement et performance agricole », a débuté J. G. Bretenoux du ministère de l’Agriculture. le “Produire autrement” consiste à « allier performances économique et environnementale » au travers « d’un recensement des expériences existantes allant dans ce sens » puis à diffuser ces connaissances, sans prôner de modèle unique. Un message peu audible pour l’industrie qui souhaiterait que les élevages puissent grossir davantage et qui a déjà fait des efforts. « Le model intensif représente 95 % des élevages. Il ne faut pas opposer les systèmes » a déclaré Bernard Mahé, directeur du groupe Glon-Sanders. « Nos usines sont en France, nos clients aussi, 90 % des matières premières sont françaises et 50 % sont achetées dans un rayon de 50 km et nos ventes livrées dans un même périmètre », a défendu émile Nicot de Philicot. Pour sa défense, J. G. Bretenoux a fait valoir qu’une partie des Français avait une mauvaise image de l’élevage, notamment porcin. « C’est l’occasion de dire que l’on peut retrouver nos chiffres de 25 M de porcs grâce à la performance environnementale », a t-il assuré… sans convaincre une assistance sceptique, qui apprenait quelques jours avant l’effectivité de l’écotaxe. Pour, Patrick Vanden Avenne, qui préside la Fefac, l’élevage français n’aura d’autre choix que l’abandon du modèle actuel pour embrasser celui du nord-UE, se basant sur le rapport de la Commission Van Doorn. Pour réussir, trois éléments ont été mis en avant : « une intensification durable » des élevages qui permettrait de mieux respecter le bien être animal et l’environnement ; « une durabilité compétitive », par exemple en unifiant les cahiers des charges et en écartant le non OGM; et enfin une « communication intensive ».