Le groupe Senalia cherche à consolider sa puissance
Avec un bilan équilibré malgré des volumes de transit plus limités sur la campagne 2005/2006, la structure financière donne au groupe la capacité d’investir et de consolider sa position à travers ses partenariats
CE VENDREDI 12 janvier 2007 aura permis au groupe Senalia, prestataire de services de stockage, manutention et logistique portuaire, de fêter sa 50 e année lors de ses assemblées générales qui se sont déroulées, comme de coutume, à l’hôtel Le Méridien à Paris. Cet anniversaire a aussi et surtout été l’occasion pour Jean-François Hervieu, Président de Senalia Sica, de retracer quelques éléments historiques marquants. L’extension graduelle des capacités de stockage, implantées en un lieu stratégique —Rouen—, afin de réduire les coûts et faciliter l’approvisionnement des navires, mais également le développement puis la fusion en 2002 des deux entités Ucacel et Ucaspor, font que Senalia « exploite aujourd’hui les plus importants terminaux portuaires céréaliers et agro-industriels du port de Rouen, avec une capacité totale de plus de 720.000 t réparties sur trois sites. »
Activité céréalière 2005/2006 en retrait
Avec 2,7 Mt de céréales exportées à partir des deux terminaux (soit 46,4 % des exportations du port de Rouen), l’activité céréalière 2005/2006 se situe en retrait par rapport à la précédente campagne. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : conditions climatiques difficiles ayant entraîné une baisse de la récolte 2005, parité euro/dollar défavorable aux exportations, absence de visibilité sur les marché de blé fourrager en tout début de campagne. Autre problème épineux, déjà évoqué l’année passée, les carences du fret ferroviaire ont eu pour conséquence d’amenuiser l’hinterland de Rouen. « Nous travaillons à des systèmes plus performants réduisant les coûts et assurant la fiabilité des transports », a indiqué Jean-Jacques Vorimore, président de Senalia Union. L’idéal serait de parvenir à un équilibre entre la route, le fer et la voie d’eau. Faute de renouveau constaté en ferroviaire, le groupe a évoqué la possibilité d’un développement du fret fluvial, « de nature à rendre au port de Rouen une zone d’approvisionnement élargie ».
En parallèle, l’activité trituration Diester a poursuivi sa croissance. Plus de 95 % des huiles issues de graines de colza sont d’ores et déjà raffinées sur place et expédiées ensuite par camion et voies d’eau. Le Diester a notamment représenté 254.000 t d’expéditions principalement par voie d’eau. Robust, le terminal sucrier créé en partenariat avec Saint Louis Sucre, a exporté 338.000 t de sucre, en légère hausse par rapport à la campagne 2004/2005. Or, la réforme OCM sucre devrait bouleverser le paysage sucrier en Europe. Pour cette raison, une réorientation du terminal sucre a déjà été définie.
Au total, le chiffre d’affaires consolidé du groupe se maintient à 22 M€, en légère progression. Senalia termine ainsi l’exercice 2005/2006 avec un résultat positif de 3,8 millions d’euros. C’est justement cette structure financière solide qui a permis au groupe de s’investir dans des projets internes et de diversification.
Dans un contexte de compétitivité accrue et par soucis d’amélioration, de traçabilité et de sécurité poussées, André Laude, directeur général du groupe, a évoqué entre autres les dernières mises aux normes silos – au total, pas moins de 18 M€ pour la mise aux nomes des deux sites de la presqu’île Elie et de Grand Couronne. Et de citer aussi le passage aux nouvelles normes comptables IFRS, la poursuite de la démarche HACCP et surtout la personnalisation des services, en fonction des besoins des pays clients, grâce notamment à une meilleure individualisation des lots.
En termes de projets porteurs, l’ambition est affichée. « Participer à l’élargissement de nos débouchés est l’orientation permanente de notre conseil d’administration », a précisé Jean-Jacques Vorimore. Dans cet objectif, un nouveau partenariat vient d’être conclu avec BENP, filiale du groupe Tereos, dans la construction de l’usine de bioéthanol à Lillebonne qui devrait entrer en production en avril 2007. Senalia s’engage pour pas moins de 25 M€ au total. Cet investissement a pour but de permettre la réalisation des capacités de stockage et les moyens de déchargement et de chargement des blés et des drèches sur le site. Pour le compte de l’usine, les investissements concernent la gestion de la logistique, des flux d’entrée de blé et d’expédition des drèches. L’objectif est clair : porter au 1er rang européen cette usine de bioéthanol.