États-Unis
La production de grains pourrait chuter de 50 % d’ici à 2100
Selon une étude scientifique, le réchauffement climatique entraînerait le repli des rendements du soja et du maïs de respectivement 40 % et 49 % à l’horizon 2100 aux États-Unis.
Une équipe de scientifiques de différents horizons (Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung en Allemagne, Institut français Pierre Simon Laplace en France, Université de Chicago aux États-Unis) a publié une étude le 19 janvier, qui « a permis de mieux connaître l’impact du réchauffement climatique sur la production de grains », indique dans un communiqué Bernhard Schauberger de l’institut de Potsdam, principal auteur. Les scientifiques estiment que la production de maïs américain sera amputée de 49 % d’ici l’horizon 2100, celle de soja de 40 %, et enfin celle de blé de 22 %, dans un scénario où les émissions de gaz à effets de serre n’auraient pas été suffisamment réduites selon les objectifs établis par la Cop21, engendrant une hausse de la température mondiale supérieure à 2 °C dans ce laps de temps.
1 jour à plus de 30 °C = 6 % de rendement en moins !
Dans le détail, le nombre de jours durant lesquels les températures sont comprises entre 30 °C et 36 °C engendrera des épisodes de déficits hydriques plus fréquents, pénalisant essentiellement le maïs et le soja. « L’étude est issue de simulations par ordinateur, qui se basent sur d’importantes connaissances de la physique, de la chimie et de la biologie. Il en ressort que chaque jour présentant une température supérieure à 30 °C diminue les rendements de maïs et de soja de 6 % », précise Bernhard Schauberger. Plus inquiétant encore, les techniques d’enrichissement des sols en carbone deviendraient obsolètes, car elles ne permettraient pas de pallier les effets désastreux générés par le manque d’eau, d’après l’étude. Cette dernière n’a pas chiffré de manière précise l’impact sur la productivité des plantes dès lors que les températures journalières dépassent les 36 °C. Ainsi, les conséquences pourraient être encore plus dramatiques, selon le scientifique.
Bernhard Schauberger estime que ces résultats peuvent concerner les autres pays exportateurs de grains. « Les prix mondiaux pourraient donc augmenter, menaçant la sécurité alimentaire dans les pays pauvres ». La principale solution d’adaptation serait le recours accru à l’irrigation. « Encore faut-il qu’il y ait les disponibilités suffisantes, ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions », alerte Joshua Eliott, coauteur de l’étude, de l’Université de Chicago.