La coopérative pyrénéenne Euralis réagit à la tourmente
La coopérative paloise a réuni son assemblée générale dans un contexte de crise aviaire, cumulée à des tensions en Ukraine qui pèsent sur ses investissements.
Quelque 500 adhérents, clients et fournisseurs étaient réunis au Palais Beaumont de Pau (Pyrénées-Atlantiques) pour l’assemblée annuelle de la coopérative Euralis, le 13 février. L’occasion pour Christian Pèes, président, et Pierre Couderc, directeur général, de dresser un bilan et de présenter des perspectives. La crise aviaire était au cœur des préoccupations, puisque 320 adhérents sont affectés, avec 200 salariés en inactivité partielle sur le site industriel Montfort de Maubourguet (Hautes-Pyrénées). Pour Euralis, la crise représente une perte de production de 30 %, notamment dans l’alimentation animale. Sans parler des risques pour les investissements de la coopérative à Tcherkassy en Ukraine (une usine de semences sur 5 000 ha de terres agricoles).
Prospectives clients
Néanmoins, la coopérative a cherché à se projeter, en se demandant à quoi ressemblerait demain. « Osons », a martelé le président. Pierre Pagès, vice-président, a rappelé que « la coopération, c’est l’intelligence collective au service des producteurs. » Sur les pratiques, d’autres participants ont souligné le besoin de « répondre à un besoin client », en le concevant dès l’amont de la production.
Charges et prix mondiaux
Éric Dumas et Marie-Blandine Doazan, deux administrateurs, ont noté la nécessité de prendre en compte la sensibilité des consommateurs dans les pratiques d’élevage. Produire ramenant vers la notion de coût, Jean-Paul Lataste et Jean-Michel Patacq, vice-présidents, se sont polarisés sur les charges, notant que les producteurs ont une certaine maîtrise de leurs prix de revient, mais pas des cours mondiaux. La coopérative propose à ses membres de se dégager du pilotage quotidien de leur exploitation, en restant libres de leur stratégie de commercialisation. Euralis poursuit, par ailleurs, la structuration de la filière soja française via sa société Sojalim, commune avec le groupe Avril, pour la trituration de soja, à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées).