La chimie du végétal, réalité économique
L’Association Chimie du végétal (ACDV) organisait du 25 au 27 avril à Lille (Nord) le Plant Based Summit, où il a été question d’agrotransformation.
L’Union européenne s’inscrit dans une stratégie de bioéconomie, a pointé Agnes van Ardenne au Plant Based Summit, le 25 avril à Lille. Elle veut accroître l’acceptation des produits biosourcés, et modifier la demande des consommateurs, a résumé la représentante du pôle de compétitivité néerlandais en bioraffinerie Bic. Son homologue français, Christophe Luguel, chargé d’affaires d’IAR (Industries et Agro-ressources), note que la Commission européenne met 975 M€ sur un budget total de 3,7 Md€ alloués aux projets du partenariat public-privé BBI (Bio-Based Industries). Il vise, entre autres, à remplacer 30 % des intrants chimiques d’origine fossile par des produits biosourcés, en augmentant les revenus agricoles. Quelque 56 projets sont en cours. « Le rôle des agriculteurs européens sera crucial », a renchéri Lisa Petiola, déléguée finlandaise du Copa-Cogeca.
Près de 2 000 emplois innovants dans la Marne
Yvon Le Hénaff, directeur général d’ARD (Agro-industrie Recherches et Développement), a cité la bioraffinerie de Bazancourt (Marne), près de Reims, « qui capture la valeur ajoutée sur le territoire ». La sucrerie de Cristal Union traitant 2,2 Mt de betteraves par an a été rejointe par des producteurs de fructose, saccharose, gluten, amidon, éthanol, avec Cristanol, Soliance, Air Liquide, Futurol, Wheatoleo, Global Bioenergies… Cet incubateur au champ, associant la recherche universitaire, représente 1 100 emplois directs et 800 indirects, assis sur 1 Mt de blé par an.
Sur un modèle comparable, l’industriel Novamont, en Italie, a défini sa chaîne de valeur dans les bioplastiques avec les organisations agricoles, a expliqué Stefano Facco, directeur New business. Sa raffinerie produit du butanediol à base de sucre, traite du tournesol à 150 km à la ronde, et recycle des huiles avec un partenaire dans le caoutchouc, Versalis.
Sur le salon, SAS Pivert donnait des conseils pour adapter sa production à la bioraffinerie. L’entreprise innovante a maintenant la carrure pour aider les producteurs agricoles à valoriser leurs cultures au niveau du champ, en vue de la transformation industrielle, explique Aurélie Lejeune, chargée de développement.