Aller au contenu principal

Inde : une consommation de produits céréaliers de qualité qui augmente, des importations de grains qui s’intensifient

Si l’Inde est un « géant agricole », c’est un « nain agroalimentaire », selon Cédric Prévost, de l'ambassade de France en Inde. Une opportunité pour les IAA nationale mais également pour les fournisseurs de céréales hexagonales.

« En Inde, les classes moyennes consomment plus de produits de qualité, notamment issus de la filière meunière, voire brassicole. Et c’est une chance pour la France, a déclaré Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, lors de l'assemblée générale de Sénalia à Paris. Si les panamax de blé sont parfois compliqués à capter en raison d’une concurrence effrénée à l’international, nous avons des atouts dans les produits transformés. » Et Cédric Prévost, de l’ambassade de France en Inde, de renchérir : « Si les Français sont des contributeurs assez actifs au "make in India" (politique gouvernementale consistant à attirer des investissements étrangers pour réindustrialiser le pays), je ne peux que vous inviter à rencontrer les opérateurs indiens, voir quel peut être le potentiel pour votre activité et développer un peu plus les exportations de grains, dans ce pays où il y a incontestablement une demande qui sera de plus en plus forte. » Ainsi, l'IAA indienne, dont le chiffre d'affaires avoisine les 135 Md€, est en croissance (+7,5 % par an ces dernières années), selon une étude d'Unigrains de juin 2015. Et les prévisions de la Chambre de commerce et d'industrie franco-indienne tablent sur un doublement de son chiffre d'affaires d'ici 2020.

Le "make in India" valable dans l’IAA et l’agriculture

« Le gouvernement indien a récemment fait évoluer les règles permettant les investissements étrangers dans l’agroalimentaire, qui sont autorisés jusqu’à 100 %. Dans l’agriculture, les investissements étrangers sont également permis, notamment dans l’élevage et plusieurs segments des cultures végétales », précise Cédric Prévost. Beaucoup d’entreprises françaises ont déjà fait le choix du "make in India", comme « Limagrain, Roquette, Axéréal et Soufflet ». Pourquoi un tel engouement ? « C'est une façon de contourner les barrières à l’accès à ce marché et d’être au plus près des consommateurs indiens en produisant localement. »

D’exportatrice, l’Inde est devenue importatrice nette de blé

Deuxième producteur de blé mondial, l’Inde en collecte environ 95 Mt/an pour une consommation du même niveau. « Au début des années 2010, l’Inde, en surproduction, s’est retrouvée exportatrice », explique Cédric Prévost. Le pays pourrait-il entériner cette position à l’exportation ? « Aujourd’hui, je ne pense pas que l’Inde, qui s’est retirée du marché en 2015, sera durablement exportatrice. Et ce, pour deux raisons : d’une part, l’origine indienne ne peut pas se positionner en termes de prix sur le marché international et, d’autre part, les disponibilités ont reflué. » L’Inde est devenue importatrice nette. « Pour l’année 2016, l’Inde a acheté 2,5 Mt de blé, pour 1Mt en 2015. En 2017, l’Inde sera certainement obligée d’importer à nouveau, au vu de ses volumes stockés et de sa politique de stock de réserve. »

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

<em class="placeholder">Epandage de solution azotée dans une parcelle de blé tendre au stade début montaison.</em>
Pourquoi les prix des engrais risquent de flamber à l’horizon 2026

La mise en place d’une taxe sur les émissions de carbone des engrais importés dans l’Union européenne devrait renchérir le…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

La production française de tournesol 2024 attendue à 1,7 Mt par Agreste

Agreste a publié, le 15 octobre ses dernières estimations de production française pour 2024 en termes de céréales et d'…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne