Hausse attendue de la consommation de maïs en Chine
Les autorités chinoises s’attendent à une consommation de maïs à destination de la nutrition animale de 133 Mt pour cette campagne, contre 122 Mt antérieurement, en raison des hausses attendues des cheptels de porcins et de volailles.
« Sur la campagne débutant en avril 2016 et terminant en septembre 2017 en Chine, la consommation de maïs des fabricants d’aliments chinois devrait atteindre 133 Mt en 2016/2017, en progression de 11 Mt par rapport à 2015/2016, selon le ministère de l’agriculture du pays », indique Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste au sein de l’Institut de l’élevage. Ceci s’expliquerait par une hausse des productions nationales de viandes porcines et de volailles. Plus en détail, « le cheptel de truies resterait stable au premier semestre 2017, voire reculerait quelque peu, mais progresserait lors du second », d’après le spécialiste.
Insuffisant pour engendrer une hausse des prix du maïs
Jean-Marc Chaumet considère que la hausse de la consommation des animaux en Chine ne constitue pas un élément suffisant pour engendrer une hausse des prix du maïs aux niveaux local et international. « Les Chinois ont de quoi faire avec les importants stocks nationaux. » En revanche, un facteur est à observer avec attention : les surfaces semées cette année. « Les aides directes distribuées aux agriculteurs locaux pour la production de maïs ont été jugées insuffisantes. Certains se posent la question de se tourner vers d’autres cultures, comme le soja », précise l’agroéconomiste. Le bureau de l’USDA basé en Chine a d’ailleurs déjà intégré cet élément dans ses projections, et s’attend, le 11 avril, à des surfaces chinoises en recul de 5 à 10 % pour la campagne 2017/2018, pour donner une production nationale de 217 Mt, contre 219,5 Mt en 2016/2017 (-5 Mt par rapport 2015/2016, première baisse depuis treize ans de hausse consécutive des volumes récoltés).
10 % des réserves de maïs chinois issues des récoltes 2012 et précédentes
« Près de 10 % des stocks de maïs en Chine dateraient de la récolte 2012 et avant, d’après les données collectées auprès des autorités locales et des mises aux enchères pratiquées par le gouvernement », explique Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste au sein de l’Institut de l’élevage. Il ajoute que les grains des récoltes 2011 et 2012 ne sont pas proposés aux fabricants d’aliments nationaux, du fait de la mauvaise qualité. La filière biocarburants est évoquée comme débouché pour ces produits. Ces chiffres sont bien entendu à prendre avec des pincettes, tant il est difficile d’avoir des éléments précis sur les stocks locaux. Alors que le dernier rapport de l’USDA évalue les réserves chinoises de fin de campagne à 112 Mt pour 2016/2017, « certains analystes nationaux les évaluent à 250 Mt », alerte Jean-Marc Chaumet.