Logistique-Transport
Fret SNCF : une image écornée par la grève des cheminots
L’entreprise du groupe SNCF a été doublement impactée par le mouvement social. Certains chargeurs réfléchissent à des schémas logistiques moins dépendants du ferroviaire.
L’entreprise du groupe SNCF a été doublement impactée par le mouvement social. Certains chargeurs réfléchissent à des schémas logistiques moins dépendants du ferroviaire.
Fret SNCF a été durement impacté par la grève des cheminots, avec des conséquences en termes de chiffre d’affaires et d’image », résume Jean Colas, référent des marchés Céréales à Fret SNCF. L’activité de transport ferroviaire de fret de la SNCF a, de fait, écopé d’une double peine.
Un impact limité par le “guichet unique”
« La grève des aiguilleurs de SNCF Réseau a handicapé notre entreprise au même titre que nos concurrents, et une partie de nos conducteurs a également suivi le mouvement (même s’ils étaient moins nombreux que chez les voyageurs), argumente Philippe Moritz, directeur Communication au sein de SNCF Logistics. Nous estimons à environ 80 M€ la perte de chiffre d’affaires pour Fret SNCF, soit environ 8 % du chiffre d’affaires 2017. »
« Pendant la période de la grève, 60 trains de céréales ont circulé sur les 100 trains hebdomadaires programmés habituellement », affirme Jean Colas. Un résultat rendu possible par la mise en place, fin avril, d’un “guichet unique” par SNCF Réseau. Il avait pour mission d’adapter le plan de transport, quasiment en temps réel, pour utiliser au maximum les capacités disponibles. Le retour à un trafic normal ne s’est opéré que début septembre.
Regagner la confiance des chargeurs
« Sénalia a rencontré davantage de problèmes avec Fret SNCF qu’avec les autres tractionnaires privés », déclare Alain Charvillat, directeur Céréales Export à Sénalia. Un constat partagé par les amidonniers : « Certains adhérents réfléchissent à devenir moins dépendant du fret ferroviaire et de Fret SNCF », déclare Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa.
SNCF est conscient de la situation. « Notre objectif est de revenir à un service de qualité, avant, éventuellement, de contracter des hausses de flux », insiste Jean Colas. À la question d’une éventuelle indemnisation des clients de SNCF, victimes de la grève, il répond : « Il n’y aura pas de geste commercial, l’entreprise ayant elle aussi beaucoup souffert ».