Cot'Hebdo
La météo en Russie continue de soutenir les prix du blé tendre
Les cours du blé tendre sur Euronext et le marché physique français ont renchéri entre les séances du 15 et du 22 mai, compte tenu de la météo en Russie qui continue d’inquiéter les opérateurs. Le principal élément de préoccupation est le déficit hydrique. Le froid inquiète également, mais dans une moindre mesure. Dans ce contexte, les utilisateurs financiers se positionnent à l’achat sur les différents contrats à terme. La récolte russe est désormais attendue autour des 85 Mt, contre plus de 90 Mt précédemment. L’analyste Ikar table sur des exportations à 45 Mt (contre 47 Mt précédemment), compte tenu de la récolte 2024 revue à la baisse, attendue à 83,6 Mt (contre 86 Mt précédemment). Néanmoins, il s’agit de nuancer les inquiétudes actuelles : une moisson russe proche des 85 Mt resterait un résultat tout à fait honorable. La sécheresse en Ukraine inquiète également, tout comme les basses températures, bien que leurs effets sur les plantes fassent débat. Ajoutons à cela le manque d’eau dans certains bassins de production en Australie.
Sur le marché physique français, les échanges restent assez réduits, en raison notamment de la semaine écourtée. La concurrence internationale continue de faire rage, pénalisant la demande portuaire. Quelques transactions sont rapportées dans les ports, sans emballement. Les primes baissent légèrement, afin de compenser la forte hausse des cours observée sur Euronext lors de la séance du 20 mai, durant laquelle ils ont grimpé de 10 €/t. Les vendeurs se montrent globalement discrets, tout comme les meuniers. Notons un petit intérêt de la part des FAB belges. Dans le Sud-Ouest, la concurrence exercée par le port de Tarragone, qui accueille d’importants volumes en provenance d’Europe de l’Est, freine les affaires.
Kévin Cler et Adèle d'Humières
Maïs
Soucis climatiques à l’échelle mondiale
Les prix du maïs ont progressé entre les 15 et 22 mai sur le contrat à terme européen et par ricochet sur le marché physique hexagonal, suivant la hausse du blé tendre. Le déficit hydrique en Ukraine perturbe les semis. Aux États-Unis, bien que les travaux d’emblavement aient bien avancé, des pluies restreignent les opérations cette semaine. Sur le marché physique français, les primes évoluent peu. Les FAB belges font quelques achats. La nutrition animale hexagonale se positionne, avec précaution, sur la période mai-septembre, la graine jaune étant attractive en formulation. De l’activité est également signalée en nouvelle récolte.
Orges
Nouvelle baisse des primes portuaires
Les cotations de l’orge fourragère sur le marché physique français ont gagné du terrain d’une édition à l’autre, par sympathie avec le blé tendre. Mais cette hausse contraste avec la faiblesse de l’activité sur le marché physique hexagonal. Les primes portuaires régressent encore, compte tenu d’une demande toujours inscrite aux abonnés absents. On remarque d’ailleurs que certaines primes sur le marché intérieur sont quasiment au même niveau que celles en rendu portuaire. C’est par exemple le cas de la Marne, qui bénéficie d’un petit intérêt de la part des Belges. Mais globalement, l’origine française reste très peu compétitive par rapport aux origines d’Europe de l’Est.
Blé dur
Production attendue en baisse en Italie
Les cotations du blé dur sur le marché physique français sont stables d’une semaine sur l’autre, tiraillées entre la mauvaise récolte attendue en Italie et la bonne espérée en Espagne. Un analyste privé parle d’une production italienne 2024 qui ne devrait pas dépasser les 3,4 Mt, soit un recul de 10 % par rapport à 2023. Celle en Espagne est attendue à 800 000 t, contre moins de 300 000 t l’an dernier.
La rédaction
À surveiller
Blé
• Conditions de culture aux États-Unis, avancée des travaux de semis.
• Niveau des récoltes au Brésil, chiffrage éventuel des effets des inondations sur les moissons et les stocks.
• Nouvelles prévisions de récoltes en Argentine.
• Niveau des exportations brésiliennes.
Maïs
• Avancée des travaux de semis de canola au Canada.
• Dynamique de la trituration de canola au Canada.
• Potentielles estimations des dégâts causés sur les colzas ukrainiens.
Orges
• Effet des pluies sur l’avancée des semis hexagonaux.
• Effet du déficit hydrique sur les emblavements en Ukraine.
• Dynamique des exportations ukrainiennes d’huiles et de graines.