Foot
A entendre certains propos de nos responsables politiques, on se demande parfois si on ne marche pas sur la tête, où encore si eux, nos politiques, ne se la payent pas un peu, notre tête… Ainsi, on savait que notre président Jacques Chirac et son Premier ministre, Dominique de Villepin, attendaient avec impatience le début de la Coupe du monde de foot, qui commencera le 9 juin en Allemagne. But du jeu, tenter non seulement de sauver les apparences mais surtout, pour de Villepin, de sauver la sienne de tête. Vu l’état actuel de l’appareil d’Etat, on peut à la rigueur comprendre cette position et même en rire. Par contre, on ne se doutait pas que cette compétition sportive pouvait aussi avoir des conséquences sur les négociations de l’OMC! Et c’est Pascal Lamy, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, ni plus ni moins, qui nous fait partager ses états d’âme. Dans son allocution aux 149 pays membres réunis à Genève dernièrement au siège de l’institution, M. Lamy évoque l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations et sa grande inquiétude: «Nous sommes entrés dans la zone rouge et nous ne sommes pas loin de la partie rouge de cette zone rouge», lancait-t-il alors. Et lâche, tout aussi sérieusement, qu’il souhaiterait parvenir à un accord politique «avant le début de la Coupe du monde de football, de peur que les matchs ne détournent les négociateurs de la table des discussions…» Alors là, on tombe des nues ! Savoir que l’avenir du commerce mondial et ses accords, qui peuvent changer la face de l’économie internationale et intervenir sur la vie de nos concitoyens, intéressent moins les négociateurs que la Coupe du monde de football, ça fait froid dans le dos… A croire que certains politiques sont vraiment tombés foot!