Double peine
La présentation du budget de l'Agriculture par Stéphane Le Foll sonne comme une nouvelle douche froide pour la meunerie française. Les critiques des politiques à l'égard de la taxe farine ont beau se succéder d'année en année, les meuniers hexagonaux devront encore s'en acquitter l'an prochain si les lignes budgétaires sont maintenues en l'état. On se souvient du rapport annuel de la cour des comptes 2014 qui la jugeait « disproportionnée » et « d'une application complexe qui confine à l'absurde ». Plus récemment, les députés Razzy Hammadi (PS) et Véronique Louwagie (LR) ont proposé de la remplacer, avec d'autres, par une taxe sur les sodas ou produits sucrés… en vain.
Depuis, la catastrophique récolte de blé tendre est venue assombrir un peu plus les perspectives de la meunerie française qui fait pourtant déjà face à une période de restructuration. Malgré plusieurs rencontres avec les services de l'État, l'ANMF n'aura donc pas réussi à convaincre le gouvernement de revenir sur cette redevance.
Souhaitons que les débats parlementaires à venir sur le budget permettent de revenir sur cette occasion manquée. Car si les conditions actuelles n'ont pas suffi à donner gain de cause aux meuniers, quel contexte pourra à l'avenir justifier le retrait de cette taxe ?