La référence des filières du commerce des grains

Des JTIC 2011 orientées vers l’aval

Les 62^es Journées techniques des industries céréalières (JTIC), qui se sont tenues les 13 et 14 octobre à Reims, ont attiré 2.000 participants sur deux jours, dont 20 % d’internationaux. Et, parmi eux, « beaucoup de décideurs » comme s’en réjouit Jean-Marie Poncey, président de l’Aemic (Association des écoles des métiers des industries céréalières), association organisatrice de l’évènement. Un atout pour les 104 entreprises (ingrédientistes, fabricants de matériel et équipement, laboratoires d’analyses, centres de recherche et de formation, meuniers bio, etc.) venues présenter leurs activités et proposer leurs services dans un espace d’exposition optimisé, avec un nombre de stands volontairement moins important que l’an passé et une disposition harmonisée. Le flux de visiteurs était également mieux maîtrisé. L’installation de bars à dégustation de bières et Champagne à chaque extrémité du hall y a contribué ! A la clef, comme espéré par l’équipe organisatrice, une meilleure visibilité pour les exposants et plus de convivialité pour tous.

Le thème des conséquences de la volatilité pour les industriels de la seconde transformation a, comme attendu, attiré de nombreux professionnels de l’aval, y compris de la grande distribution. Ces maillons de la filière semblent pour le moment dépourvus face à ce phénomène pour le moins déstabilisant (L’industrie s’ouvre doucement aux marchés à terme agricoles).

La conférence sur les attentes nutritionnelles des consommateurs en matière de produits céréaliers, proposée le jeudi matin par l’Inra, a réalisé, entre autres, un focus sur les fibres satiétogènes. Elle a par ailleurs mis les industriels en garde sur le fait que s’il y a un recul de la dimension sensorielle, ils ne peuvent pas espérer de bon retour des allégations nutritionnelles qu’ils mettent en avant. Du côté des fondamentaux, les équipes d’Arvalis ont confirmé, lors de leur intervention traditionnelle sur la qualité des blés de l’année qu’« en dépit de résultats hétérogènes, l’association variétale permettra de gommer les différences de comportement et d’avoir une panification de bon niveau ». Pour 2012, le paysage variétal s’annonce « assez stable avec une confirmation d’une atomisation variétale », indique Arvalis.

Les deux journées de conférences se sont closes par un échange sur le rôle et les limites des politiques de l’alimentation. Fabienne Keller, sénatrice et ancienne maire de Strasbourg, Marion Guillou, présidente de l’Inra, et Pascale Briand, directrice générale de l’Alimentation au ministère de l’Agriculture, se sont prêtées à l’exercice. « Alors que la sécurité alimentaire n’a jamais été aussi poussée, l’alimentation est une donnée anxiogène » pour la population, ont regretté les trois protagonistes. Une conséquence selon elles de « l’éloignement entre le consommateur et le produit ». Un éloignement technologique mais aussi géographique ou encore temporel, du fait des procédés de conservation. Et il est, selon Pascale Briand, de la « responsabilité de l’Etat de permettre le bien être de tous les consommateurs » et donc de les extraire de cette peur subjective. La politique alimentaire, qui doit désormais assurer aussi la sécurité nutritionnelle, doit dessiner des objectifs en ce sens. Elle s’appuie, pour y parvenir, sur les acteurs de terrain et « doit jouer le rôle de catalyseur ».

Apposant des stickers oranges sur les revers des vestes sombres des professionnels, les militants du mouvement des Croqueurs de pain enrôlaient à tour de bras dans les allées du salon. Créé par l’Observatoire du pain pour faire le buzz durant l’évènement, ce collectif, fédérateur s’il en est, a invité chacun à voter pour les meilleurs arguments à même d’assurer la promotion de la baguette.

Un comptoir, des bouteilles, un babyfoot. Dans une ambiance troquet, la société Eurogerm proposait pour sa part aux visiteurs de découvrir une nouvelle approche de la dégustation de pain à la manière de celle retenue pour le vin. L’équipe Eurogerm a d’ailleurs remporté le Challenge exposants pour son originalité et son dynamisme. Un trophée lui a été remis par Laurent Jalabert lors de la Soirée de gala, qui a réuni 400 personnes. L’entreprise Chopin Technologies, qui invitait les visiteurs à endosser le maillot jaune, a remporté le second prix et Lesaffre le troisième. Celui du nouvel exposant revient au cabinet Saint-Paul, courtier en assurance spécialisé en agroalimentaire. Concernant les travaux scientifiques, le prix “court terme” a été décerné au poster relatif à la “Première campagne de désinsectisation des moulins par la chaleur en France en tant qu’alternative à la fumigation”. Celui dit “long terme” a récompensé le poster sur “La spectroscopie FTIR de la proportion relative des tissus du grain dans des produits issus du fractionnement du grain de blé”.