Céréales et oléoprotéagineux bio : une récolte 2024 qualifiée de « mauvaise » à « catastrophique » selon les bassins
Les retards enregistrés par les moissons empêchent de donner des chiffres de production précis à l'heure actuelle.
Les retards enregistrés par les moissons empêchent de donner des chiffres de production précis à l'heure actuelle.
Alors que la moisson bio d’été peine à s’achever dans certaines zones de l’est de la France, notamment en lentille, engrain, orge brassicole implantés tardivement, les estimations de collecte en céréales et protéagineux affichent des baisses de 30 à 50 %, voire plus, selon les régions et les zones de production, par rapport à 2023. Ces retards de récolte empêchent encore pour l’instant de donner des chiffres plus précis, mais comparés à la collecte de l’an dernier, 2024 est qualifiée de « mauvaise » à « catastrophique », selon les bassins. Toutes les céréales d’hiver et protéagineux sont touchés, notamment dans les zones à plus forts potentiels. Les rendements ont globalement chuté, avec des exceptions localisées. Les cultures ont cumulé, depuis les semis, de nombreuses difficultés, liées aux aléas climatiques (pluviométrie excessive, manque d’ensoleillement et de chaleur), auxquels s’ajoutent les baisses de surfaces, dues aux implantations de couverts végétaux et aux déconversions.
Les poids spécifiques des blés meuniers bio sont faibles cette année.
Côté qualité, le niveau de protéines des blés bio est estimé correct, voire bon à très bon, dans certaines zones. Et les premiers tests de panification ressortent plutôt positifs. En revanche, les poids spécifiques sont faibles, notamment dans la partie plus septentrionale de la France, parfois inférieurs à 76 kg/hl, contre 80 kg/hl l’an dernier. Face à ces incertitudes de volumes disponibles, avec des stocks diminués (en blé tendre et en grand épeautre notamment), les vendeurs sont attentistes, avec des objectifs de prix en hausse, et soucieux de couvrir en priorité leurs engagements contractuels pluriannuels. Dans ce contexte, fin août, le marché des grains bio reste très calme, avec des positions vendeurs raffermies en blé meunier et en soja pour l’alimentation animale. La nécessité de prix rémunérateurs pour les agriculteurs bio reste une priorité pour le maintien des filières bio.
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