Des engrais moins utilisés en France
« Il n’y aura pas de fortes évolutions sur le marché de la fertilisation dans les prochains mois, des stocks ont été constitués et les prix des engrais resteront bas », résume Philippe Éveillard, directeur Agriculture, environnement et statistiques à l’Unifa. La demande d’engrais suit les cours des matières premières, et les producteurs arbitrent les surfaces et les doses d’engrais, selon la rentabilité des cultures. Le prix directeur de l’urée a entraîné malgré tout depuis décembre les composés azotés à la hausse.
Attention au capital sol, avertit l’Unifa
En phosphates, la capacité de production mondiale se montait en 2016 à 56 Mt, pour 39 Mt consommées, selon l’US Geological Survey. Mais le fabricant américain Mosaic voit s’assainir le marché dans un futur proche. Il a repris l’activité Engrais de Vale, géant brésilien des minéraux, fin 2016. Le Brésil est de fait le 2e marché mondial, après l’Inde. « Nous allons accroître nos marges », prévoit son directeur financier, tablant sur un approvisionnement durable à bas prix. Autre acteur, Potash Corp va mieux depuis sa fusion avec Agrium au Canada.
Si la demande est soutenue dans les pays émergents, l’UE représente moins de 10 % des utilisations d’engrais dans le monde. Et même des prix bas ne tirent pas le marché. Pour le phosphore, l’Unifa note une baisse d’utilisation en France, l’entretien des sols y étant très faible. Ce printemps, il reste de l’azote en quantité dans les sols après les récoltes de céréales d’automne 2016, ce qui réduit les besoins des agriculteurs, évalue Arvalis. Philippe Éveillard se soucie de la valorisation du dernier apport d’azote, vu le temps sec.