Collecte de blé tendre français raccourcie… ?
Les experts de FranceAgriMer notent un rythme plus rapide des ventes de blé tendre de la part des producteurs hexagonaux cette saison par rapport aux années précédentes.
« Nous avons constaté une baisse des volumes collectés par les OS entre janvier et février 2017, alors que les années précédentes nous observions une hausse sur la même période », s’est exprimé Olivia Le Lamer, adjointe au chef de l’unité Grains et sucre chez FranceAgriMer, lors de la conférence de presse faisant suite au conseil spécialisé des céréales le 12 avril. Les spécialistes de l’organisme public estiment que les céréaliers ont vendu près de 80 % de leurs volumes aux OS actuellement, contre 70 % l’an dernier à pareille époque.
En début de campagne, les producteurs ont massivement vendu, spécialement en août. « Alors que la récolte était moindre, les ventes ont été supérieures en août 2016 (environ 6,3 Mt) par rapport à août 2015 (environ 5,9 Mt) », souligne Olivia Le Lamer. Les mois suivants (de septembre 2016 à janvier 2017), la commercialisation s’est effectuée à peu près au même niveau que l’an dernier, expliquant la baisse de régime entre janvier et février 2017, par manque de disponibilités. Deux justifications ont été avancées pour expliquer ce rythme atypique. La première, « les prix n’étaient pas si faibles en début de campagne, et les céréaliers ont voulu en profiter », analyse Olivia Le Lamer. La seconde est émise par Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé, à savoir les besoins de trésorerie : « Les prix n’étaient pas très bons en début de campagne, mais il y avait un besoin d’argent, surtout quand la récolte est mauvaise ». Autre raison avancée par le président, « les agriculteurs ont tendance à un peu sous-estimer leur récolte durant les bonnes années, et à la surestimer légèrement lors des mauvaises ».
Hausse des expéditions d’orges de 400 000 t
Côté bilans, les stocks de blé tendre régressent, passant de 2,96 Mt à 2,6 Mt entre mars et avril (cf. tableau). En orge, les expéditions sont revues à la hausse de 400 000 t d’un mois sur l’autre, à 2,4 Mt, « grâce à la bonne demande saoudienne », souligne Olivia Le Lamer. Cette dernière rappelle que 385 000 t d’orges françaises sont parties pour l’Arabie Saoudite en mars. Autre particularité, « la hausse des freintes en orge et en blé tendre, habituellement à 1 % de la collecte, que nous avons porté à 1,5 % cette année, du fait des mauvais PS », explique-t-elle. En maïs et en blé dur, peu de changements sont à signaler.