Aller au contenu principal

Brexit : les craintes de Phil Hogan, les promesses de Londres

Phil Hogan, le commissaire européen à l’agriculture, avertit ses compatriotes irlandais, particulièrement concernés, que le Royaume-Uni sera ferme, et parfois même « incohérent », lors des négociations sur le Brexit. La secrétaire d’État britannique à l’environnement, à l’alimentation et aux affaires rurales affirme pour sa part que « nos meilleurs jours en tant que nation agricole sont devant nous ».

« On peut attendre du Royaume-Uni qu’il soutienne fermement, si ce n’est malheureusement parfois de façon incohérente, ses propres intérêts dans une Union européenne qu’il a décidé d’ignorer », prévient Phil Hogan, le commissaire européen (irlandais) à l’agriculture, dans une tribune publiée le 9 janvier par l’Irish Times. Le même jour, la première ministre britannique, Theresa May, a assuré souhaiter que son pays reste attaché au marché unique européen après la sortie de l’UE, alors que, la veille, elle avait averti que le départ de l’UE serait total et que son pays ne garderait pas un seul « morceau » de l’Union, la priorité étant pour elle de gérer l’immigration.

Le gouvernement britannique a nommé le 4 janvier un nouveau représentant permanent auprès de l’UE, en la personne de Tim Barrow, directeur politique au sein du ministère britannique des affaires étrangères, qui a déjà tenu à deux reprises un poste diplomatique à Bruxelles. Il succède à Ivan Rogers qui a démissionné après avoir critiqué le manque de préparation de Londres face au Brexit.

En tout cas, Phil Hogan avertit ses compatriotes que « trop faire confiance aux relations bilatérales avec le Royaume-Uni » serait pour l’Irlande une « erreur fondamentale » lors des négociations sur le Brexit.

« Nos meilleurs jours en tant que nation agricole sont devant nous »

Alors que Londres doit activer d’ici le 31 mars l’article 50 du traité européen et lancer ainsi les négociations sur le Brexit, la secrétaire d’État britannique à l’environnement, à l’alimentation et aux affaires rurales, Andrea Leadsom, a affirmé le 4 janvier, lors de la Conférence agricole annuelle d’Oxford, que, « sans aucun doute, nos meilleurs jours en tant que nation agricole sont devant nous ». Le gouvernement ayant l’intention de se débarrasser de toute une série d’exigences imposées par l’Europe après la sortie de l’UE, « nous pourrons élaborer, en partant de principes fondamentaux, un système agricole qui fonctionne pour nous », a-t-elle assuré.

Selon le département britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (Defra), la bureaucratie et les inspections agricoles engendrent chaque année pour le secteur un coût de 5,7 millions de livres (5,7 millions €) et la perte de 300 000 heures.

Le gouvernement consultera plus tard dans l’année les professionnels sur les domaines qu’ils souhaiteraient voir réformés et la façon d’adopter une approche plus rationnelle.

La chute de la livre nuit à l’agroalimentaire irlandais

Les exportations irlandaises de produits alimentaires et de boissons vers le Royaume-Uni ont chuté de 8 % en valeur l’an passé à cause de la dépréciation de la livre sterling par rapport à l’euro (-15 % environ), conséquence du Brexit, a annoncé le 11 janvier l’Irish Food Board, qui évalue le manque à gagner à 570 millions €. Parmi les secteurs les plus touchés figurent les fromages et les champignons. Le secteur agroalimentaire représente la moitié des exportations irlandaises, le Royaume-Uni absorbant quelque 40 % de ses ventes à l’extérieur. Toutefois, les exportations alimentaires et de boissons de l’Irlande ayant progressé en valeur ailleurs en Europe, en Amérique du Nord et en Chine, leur montant total a augmenté de 2 %, à 11,15 milliards €.

Les plus lus

Récolte maïs grain 2024 : plus de 15 Mt en France ?

Frank Laborde, président de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) et Aude Carrera, animatrice de la filière…

Des coopératives céréalières françaises dans le rouge

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole Métiers du grain, a présenté quelques éléments du « plan…

Importations de blé : la Turquie va-t-elle prolonger son embargo ?

La Turquie, un des plus importants importateurs mondiaux de blé, a mis en place en juin 2024 un embargo sur ses…

Moins de blé dans le pain : comment l’Égypte compte réduire ses importations ?

L'État égyptien cherche à faire des économies par tous les moyens. Reste à savoir s'il parviendra à atteindre ses objectifs.…

Tempête Boris : quelles conséquences les intempéries ont-elles eu sur les cultures d’Europe centrale ?

La tempête Boris a affecté de nombreux pays d'Europe centrale. Des pays d'Europe de l'Est sont indirectement touchés.

Blés tendres meuniers 2024 : une récolte de qualité malgré tous les signaux négatifs

La vision croisée des résultats de la nouvelle récolte de blé tendre 2024 a été présentée auprès de 60 meuniers par Arvalis et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne