Fondamentaux
Blé tendre / Maïs : ODA parie sur une reprise prochaine des cours
Le marché mondial du maïs se tend, alors que le prix du blé tendre libellé en dollar progresse en Russie d’un an sur l’autre, explique le cabinet d’analyse.
Le marché mondial du maïs se tend, alors que le prix du blé tendre libellé en dollar progresse en Russie d’un an sur l’autre, explique le cabinet d’analyse.
Si les prix du blé tendre et du maïs sont actuellement au plus bas, c’est surtout du fait du haut niveau de l’euro par rapport aux autres monnaies, selon Didier Nédélec, directeur général du cabinet d’analyse Offre et demande agricole (ODA). Mais « la cotation du blé tendre Fob Novorossiisk a progressé entre janvier 2017 et 2018 en dollars, en raison de stocks mondiaux moins élevés qu’annoncé par les analystes. […] En maïs, le ratio stocks/consommation recule d’un an sur l’autre. […] Le marché est imprévisible, mais il y a un potentiel de hausse » sur la seconde partie de campagne 2017/2018, estime-t-il.
D’après Bruxelles, le prix du blé tendre départ mer Noire était à 191 $/t au 10 janvier 2018, contre 183 $/t au 11 janvier 2017. En maïs, le ratio stocks/consommation à l’échelle mondiale en 2017/2018 s’élève à 19 %, contre 21,5 % en 2016/2017, selon l’USDA au 12 janvier 2018, donnant raison à Didier Nédélec. Néanmoins, lors de la flambée des prix en 2012, le ratio stock/consommation mondiale en maïs était à 13,6 %, d’après le département américain de l’Agriculture en novembre 2012. Il existe donc une certaine marge en termes de tension.
Hausse des importations brésiliennes de blé tendre
Didier Nédélec ajoute qu’actuellement, les céréaliers dans beaucoup de pays perdent de l’argent. Par ailleurs, la récolte de soja est retardée au Brésil, pénalisant la future “safrinha” de maïs. Aussi, « le Brésil va devoir importer de 1 à 2 Mt de blé argentin en plus cette année, à cause de sa mauvaise récolte. […] Les pays baltes ont presque terminé leur campagne d’export, l’Australie voit sa production 2017 chuter. Pour résumer de manière approximative, il restera en seconde partie de campagne la mer Noire et nous sur la scène mondiale en blé tendre, alors que la demande est élevée ».
N’oublions pas toutefois les États-Unis : malgré une baisse de production et une moindre compétitivité, le pays a des stocks et affiche un retard dans ses ventes à l’export.
En Russie, l’USDA estime le potentiel d’export à 35 Mt sur 2017/2018, qui pourrait être revu à la hausse prochainement selon FranceAgriMer.
Si les prix restent bas, c’est aussi parce que « le marché a zéro anticipation. […] On remarque que les services statistiques gouvernementaux sont défaillants. L’Australie a par exemple revu en baisse sa récolte 2016 de 5 Mt lors du dernier rapport USDA », critique l’expert.
Augmentation prévue de la récolte de canola canadien
En colza, la demande européenne se maintient à un bon niveau, souligne Didier Nédélec. En revanche, « la production d’huile de palme en Asie du sud-est se reprend, et le Canada pourrait revoir sa récolte de canola 2017 en hausse de 0,6 Mt par rapport à sa dernière estimation (21,3 Mt en décembre, selon StatCan). Et le soja est la seule culture rentable dans bon nombre de pays. L’optimisme est donc moindre quant au potentiel de hausse des cours en colza ».