Céréales/seconde transformation
Blé dur : ruée sur les pâtes bio
Toujours en progression, la filière Pâtes bio française, encore modeste, a profité du confinement pour se faire connaître et apprécier pour sa diversité et sa qualité.
Toujours en progression, la filière Pâtes bio française, encore modeste, a profité du confinement pour se faire connaître et apprécier pour sa diversité et sa qualité.
Alors que la majorité du blé dur et des pâtes bio viennent d’Italie, l’origine France prend son envol peu à peu, avec une filière blé dur semoulière qui se structure. Celle-ci est née en Camargue, en assolement avec le riz, et s’organise dans le Sud-Est et le Sud-Ouest. Des cultures de blé dur sont mises en place dans le Centre et l’Est, mais restent encore embryonnaires. « Ce n’est que le début, car tous les plus gros fabricants historiques de pâtes s’intéressent de près au marché bio, et comme l’origine française devient recherchée, la filière va monter en puissance », analyse un observateur.
Structurer la filière
Pour promouvoir cette filière, l’association Blé dur français, créée en 2012, réunit les collecteurs historiques Biosud et Agribio Union et, depuis cette année La Dauphinoise, Union Bio Sud-Est et la Drômoise de céréales. Intégrant côté aval le semoulier-transformateur Alpina Savoie et le fabricant ardéchois Ekibio, elle vise à produire et transformer 7 000 t de blé dur français en 2021 et 10 000 t ensuite. Et elle se base sur la contractualisation, avec des prix rémunérateurs pour les producteurs. L’objectif de ce partenariat multi-acteurs est de couvrir 90 % de la production de pâtes française. « Cette filière a mis du temps à se lancer, reconnaît Didier Perréol, fondateur de Ekibio et président du Synabio (syndicat national des transformateurs et distributeurs bio). Mais la demande est là en origine France, renforcée par la crise sanitaire. Nous avons anticipé et, aujourd’hui, nous pouvons y répondre en partie en filières courtes et longues. »
Miser sur la semoule française
Outre Alplina Savoie qui décline sa marque Bio de France, des fabricants de pâtes artisanaux ou semi-industriels comme Biovence, avec sa marque Lazzaretti sautent aussi le pas : la dynamique se renforce. Pour Ekibio et sa marque de pâtes Priméal distribuée en magasins spécialisés, « le confinement a boosté les ventes de 52 % et a doublé les commandes, souligne Didier Perréol. Cette période inédite a élargi le cercle de nos consommateurs qui ont pu apprécier la qualité de la semoule française, et sa démarche solidaire ». La diversité des références (blanches, semi-complètes, complètes, aux goûts châtaigne, safran, citron…) ainsi que les pâtes fraîches sont des atouts supplémentaires, même si, pour répondre au pic de la demande, la gamme a été rétrécie pendant la période de crise. Pour mieux se déployer ensuite.