Biodiesel argentin : des exportations 2014 attendues en baisse de 39 %
La demande intérieure pourrait prendre le relai
Les exportations argentines de biodiesel devraient chuter de 39 % en 2014 par rapport à 2013, en raison des taxes à l'importation imposée par l'UE, selon la Carbio (Chambre argentine des biocarburants). Ce marché représentait jusqu'à récemment 90 % des débouchés à l'international. L'organisme table sur des expéditions de 700-750.000 t (pour une production domestique de 1,81,9 Mt), contre 1,15 Mt l'an passé.
Fin novembre 2013, l'UE a mis en place des droits antidumping de 24,6 % en moyenne sur les importations de biodiesel argentin (à base de soja) et indonésien (à base d'huile de palme), valables pour une durée de cinq ans. Cela faisait suite à des mesures temporaires appliquées depuis le 27 mai 2013.
La demande intérieure pourrait prendre le relaiSur le marché intérieur argentin, le prix du biodiesel est fixé par l'État. Le taux d'incorporation de biodiesel dans le gazole, fixé en 2006 à un minimum de 5 %, est passé à 10 % en février 2014. Néanmoins, ce taux n'aurait pas dépassé 4 % le mois dernier, d'après la Carbio. En effet, le cours intérieur du biodiesel, que le gouvernement n'avait pas changé depuis trois mois, était si bas qu'il ne couvrait plus les coûts de production, en raison de l'inflation rampante et d'une forte dévaluation du peso depuis le début de l'année (-17,1 % face au dollar). Pour rappel, alors que l'huile de soja est libellée en dollar, le biodiesel l'est en peso argentin.
“Depuis février 2014, le taux d'incorporation de bio-diesel est passé à 10 %. ”
La chance pourrait peut être, enfin, sourire au secteur puisqu'à la mi-mars, l'État a officiellement revu les prix du biodiesel sur le marché intérieur, ce qui devrait stimuler les taux d'incorporation. Si le taux de 10 % était respecté, les besoins du marché domestique seraient de 1,11,2 Mt. Une avancée importante pour l'industrie après la quasi fermeture du marché européen.
Nouvelles tentatives à l'OMCLe 19 décembre, l'Argentine a déposé une plainte auprès de l'OMC, trouvant les mesures de l'UE injustes. Sa requête ayant été infructueuse jusqu'ici, elle a demandé le 13 mars que soit constitué un groupe d'experts pour régler ce différend. Il serait chargé de remettre un rapport préliminaire dans les six mois.