Agriculture biologique : légère reprise en France en 2005
L’Union européenne compte 140.000 exploitations et 5.854.000 hectares (4 % de la surface agricole utile) en agriculture biologique, a déclaré Elisabeth Mercier, directrice de l’Agence bio, en ouverture du séminaire intitulé “Quelles stratégies pour le développement de l’agriculture biologique et de ses filières ?”, le 2 mars dernier sur le Salon international de l’agriculture. En France, après une pause liée à une réduction des aides (suppression des Contrats territoriaux d’exploitation ou CTE), le nombre de producteurs (+3 %) et de surfaces certifiées bio (+2 %) est à nouveau en hausse en 2005. Selon Philippe Mérillon (sous-direction de la qualité au ministère de l’Agriculture), 519 Contrats d’agriculture durable (CAD) —qui remplacent les CTE— signés en 2005 sont éligibles en agriculture biologique. Les professionnels ont exprimé leur crainte de ne pas bénéficier des aides du second pilier de la Pac en réduction après les arbitrages budgétaires des Vingt-cinq. Ils ont aussi craint que leur mode de production soit compromis par les cultures d’OGM. Et ce, d’autant plus qu’une étude européenne conclut à la coexistence possible entre OGM et non-OGM.
La culture de champs transgéniques près de champs traditionnels est en effet possible sans dépasser un seuil de contamination par les OGM de 0,9 % et sans grand changement dans les pratiques agricoles, estime une étude publiée par la Commission européenne. Cette étude, chapeautée par le Centre commun de recherche de la Commission (CRC), a été menée en France pour le maïs et la betterave sucrière, et en Andalousie pour le coton. Il en ressort que seule la culture du maïs nécessiterait des précautions particulières, comme l’introduction de distances de séparation entre les deux types de cultures ou le choix de variétés OGM et non-OGM ayant des périodes de floraison différentes.