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Accord Protéines, Intercéréales apporte des précisions

La dépêche-Le Petit Meunier : Vous avez demandé l'extension de l'accord sur les protéines. Quelle en est l'ambition ?

Rémi Haquin : Depuis plusieurs années, les marchés intérieurs et à l'exportation du blé tendre demandent de plus en plus de protéines. Dans le même temps, on assiste à un effritement de la teneur en protéines des blés tendres français. C'est pourquoi la filière a décidé d'agir en lançant un plan Protéines des blés tendres, porté par Inter-céréales, en lien avec FranceAgriMer. L'ambition est de parvenir à inverser la tendance et d'augmenter durablement la teneur en protéines.

L.D.-L.P.M. : Au regard de l'accord, faut-il revoir les contrats déjà réalisés pour la campagne 2014/2015 en intégrant la donnée Protéines ?

Philippe Pinta : L'accord concerne les contrats entre collecteurs et utilisateurs (industriels ou exportateurs) conclus à partir du 1er juillet 2014, date de son entrée en vigueur. Les contrats de commercialisation de la récolte 2014 conclus avant le 1er juillet 2014 seront dans une phase de transition. L'interprofession ne peut que recommander d'indiquer la teneur en protéines dans les contrats sans attendre que l'accord soit rendu obligatoire. Il n'y aura pas de rétroactivité pour les contrats annuels conclus avant le 1er juillet 2014.

L.D.-L.P.M. : Quelles réfactions appliquer en cas de non conformité aux taux indiqués dans les contrats de blés fourragers ? Faut-il créer un Addendum spécifique ?

P. P. : L'accord rend obligatoire la mention d'une teneur en protéines dans tous les contrats de livraison physique portant sur du blé tendre entre collecteurs et utilisateurs (industriels ou exportateurs), tant à destination du marché intérieur que de l'exportation. Ce taux est librement consenti entre les parties. Le contrat doit préciser s'il s'agit d'un taux minimum, ou d'un taux réfactionnable. Dans ce cas, le contrat doit préciser les conditions de réfaction (par exemple par référence aux Addenda des Incograins du Syndicat de Paris). Concernant une modification de l'Addendum Blé fourrager, c'est au Syndicat de Paris d'en décider.

L.D.-L.P.M. : Les agriculteurs doivent composer avec la directrive Nitrates et on leur demande de chercher à produire des blés plus protéinés. Que répondez-vous aux opérateurs les plus déconcertés ?

Rémi Haquin : Les résultats de la R&D montrent qu'il est possible d'obtenir une amélioration de la teneur en protéines en choisissant des variétés adaptées et en pilotant finement les apports d'azote, grâce aux outils d'aide à la décision. Le développement du conseil et de la formation, ainsi que l'utilisation généralisée de ces OAD par les agriculteurs, permettront une fertilisation optimisée des blés tout en respectant la qualité de l'eau.

À terme les prix de l'ensemble des blés vont plus reflèter la teneur en protéines "

L.D.-L.P.M. : Les producteurs entendent être récompensés pour leurs efforts par le biais de bonifications, notamment pour les blés fourragers. Faut-il s'attendre à un renchérissement ou une modification du différentiel habituel de prix avec le blé meunier ?

Philippe Pinta : les collecteurs devront proposer un barème de prix à la récolte. D'ailleurs, certains collecteurs le font déjà. L'accord concerne tous les blés, pas spécifiquement les blés fourragers. À terme, les prix vont de plus en plus refléter la teneur en protéines quelle que soit la catégorie de blé.

L.D.-L.P.M. : Le fait que le blé coté sur Euronext ne spécifie pas de taux de protéines peut-il poser problème ?

R. H. : Cela ne pose aucun problème, puisque le taux contractuel est fixé librement entre les parties.

L.D.-L.P.M. : Comment a été accueilli le dossier du côté du gouvernement ?

P. P. : Le ministère de l'Agriculture a accueilli très favorablement l'accord Protéines, car le ministre et ses services sont très conscients des enjeux. Nous avons bon espoir que l'accord soit étendu avant la prochaine récolte.

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