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Ruralité
La vie de maire rural n’est pas un long fleuve tranquille

Le congrès des maires ruraux s’est tenu dans le Nord ce 20 septembre. Le premier ministre est venu annoncer des mesures pour « revitaliser » les zones rurales. Tout en préservant l’agriculture et le vivre ensemble, tel est l’enjeu. Avec ou sans ZNT ? Telle est la question du moment.

© Clément Buzalka / EPJT Tours / flickr

Les maires ruraux étaient en congrès ce 20 septembre à Eppe-Sauvage dans le Nord. Le premier ministre Edouard Philippe avait fait le déplacement pour annoncer une série de mesures censées « revitaliser » les zones rurales, indique Terres et Territoires. Au total, le plan d’action comprend 173 mesures. La lutte contre l’artificialisation des terres est un des sujets prioritaires évoqués. Au programme également : « améliorer l’attractivité des espaces ruraux » et « promouvoir le vivre ensemble ». En pleine consultation sur les zones de non-traitement, le sujet tombe à pic.

En marge du congrès, 150 tracteurs s’étaient rassemblés dans un convoi « bon enfant » et « amical », rapporte Terres et Territoires. L’occasion pour les agriculteurs d’afficher leur soutien à ces élus courageux. Mais « dans un contexte tendu pour le secteur agricole », note Terres et Territoires, les ZNT étaient présentes dans les esprits.

Pour les maires ruraux, la question des pesticides aux abords des communes est délicate. Et il faut parfois savoir mettre de l’eau dans son vin. En témoigne cette petite histoire estivale qui a refait surface dans les médias en plein débat sur l’utilisation des pesticides aux abords des habitations.

Oh punaise !

Salins, petite commune de 1086 habitants recensés au 1er janvier 2018, est située en Seine-et-Marne, au sud-est de Paris, à l’est de Fontainebleau. Bien que faisant partie de la Région Ile-de-France, le village a conservé un caractère rural et les champs ne sont pas loin. Son maire Georges Benard est concerné par les zones de non traitement et le projet d’arrêté gouvernemental actuellement en concertation. Un élu rural « contre l’épandage à proximité des habitations », affirme La République. Et pourtant « devant l’urgence, il a fallu agir », raconte-t-il dans le journal.

Les faits se sont produits au mois d’août. Des Salinois paniqués appellent la mairie. Dans leur jardin et dans leur maison, ils assistent impuissants à une invasion de petits insectes noirs. Après expertise, il s’avère que l’intrus est une « punaise de céréales aussi appelée punaise de colza », explique le journal. Un ravageur des cultures invasif mais pas nocif pour les humains puisqu’il ne pique pas.

A situation extrême, remède extrême. Le maire contacte l’agriculteur du champ infesté. Décision est prise de retourner la parcelle et d’épandre un pesticide, aux frais de la commune. Le traitement est efficace et au bout de quelques jours, les punaises disparaissent.

La réaction du président de la FDSEA 77ne s'est pas fait attendre. « Depuis 2 ans, un insecticide majeur est interdit dans les champs de colza, il y a de plus en plus d’insectes ravageurs », analyse Cyril Milard dans La République. Il remarque que les mesures ne sont pas si sévères pour les colliers anti-puces des animaux ou les lotions anti-poux. Pour lui, la situation devient paradoxale. D’un côté « des maires prennent des arrêtés contre les pesticides près des habitations, et d’un autre côté, un maire fait appel à un agriculteur pour utiliser un pesticide contre des insectes », souligne-t-il dans le journal. D’un côté « un climat anxiogène relayé à grand renfort médiatique » et de l’autre « la réalité ».

 

Voir aussi sur France Info Qui sont ces punaises de céréales qui ont débarqué  dans les jardins en Isère cet été ?

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