La Tunisie augmente sa production de blé dur pour atteindre l'autosuffisance en 2023
Dans le pays, le prix de certains produits de grande consommation, comme le pain, a beaucoup augmenté ces derniers mois, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Alors que l’ONU craint un risque de pénurie alimentaire, le gouvernement se fixe un objectif : l’autosuffisance en blé dur l’an prochain.
Dans le pays, le prix de certains produits de grande consommation, comme le pain, a beaucoup augmenté ces derniers mois, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Alors que l’ONU craint un risque de pénurie alimentaire, le gouvernement se fixe un objectif : l’autosuffisance en blé dur l’an prochain.
![céréales](https://medias.reussir.fr/portail-reussir/styles/normal_size/azblob/2023-06/ble_dur_tunisie.jpg.webp?itok=Ijqv7SGq)
Les grandes cultures constituent l’élément le plus important de la sécurité alimentaire de la Tunisie qui importe 70 % de ses besoins en blé tendre et 50 % de ceux en blé dur en grande partie d’Ukraine et de Russie. La consommation céréalière du pays est de 3,4 millions de tonnes (1,2 million de tonnes de blé dur, 1,2 million de tonne de blé tendre et 1 million de tonnes d’orge), selon les données de l’Office des Céréales tunisien. Le blé dur est la principale céréale cultivée dans le pays avec 1 million de tonnes en moyenne sur les trois dernières années. Alors que les récoltes s’annoncent en hausse cette année avec 1,8 million de tonne de blé dur attendue contre 1,6 l’an passé, Tunis a choisi de renforcer sa sécurité alimentaire avec un plan visant l’autosuffisance en blé dur dès l’année prochaine. Il est vrai que le pays qui est très endetté et qui doit faire face à une grave crise économique cherche à faire des économies en réduisant ses importations.
Des aides en faveur des agriculteurs
A partir de la prochaine campagne, l’objectif est une augmentation de 30 % des superficies emblavées en blé dur. Cela se traduirait par 200 000 hectares supplémentaires alloués à cette culture, portant le total à 800 000 hectares cultivés. Cette décision fait partie d’un plan de mesures lancées par le gouvernement pour encourager les agriculteurs tunisiens à produire plus. Le prix par tonne de blé a été augmenté d’environ 50 % mais insuffisamment selon les agriculteurs, notamment les plus petits. Les paysans, faute de moyens sont obligés de travailler avec des engins hors d’âge. Lassés par cette situation, ils demandent à l’Etat tunisien de les aider à remplacer leur matériel agricole devenu obsolète. Ils réclament ainsi de nouveaux tracteurs et des moissonneuses-batteuses. Le plan prévoit aussi la fourniture de 450 000 quintaux de semences sélectionnées et la garantie de l’approvisionnement en engrais organiques en fournissant 350 000 tonnes aux agriculteurs du pays. Des activités de conseil et d’information à destination des producteurs et le développement de la capacité de stockage sont également inscrits sur la feuille de route du gouvernement.