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La production porcine espagnole conforte son modèle basé sur l’intégration

Grâce à des exportations en forte hausse, l’Espagne est devenue le premier pays producteur de porcs en Europe devant l’Allemagne. L’industrie est aux commandes de la production.

La production porcine espagnole est très largement dominée par les structures d’intégration verticale qui aujourd’hui représentent autour de 80 % du marché. Le nombre d’éleveur a chuté parallèlement pour se situer en 2015 à un peu plus de 51 000. Les éleveurs indépendants dont la taille d’élevage a fortement augmenté (entre 500 et 1 500 truies), ont tendance à se regrouper au sein de « coopératives » dont les « socios » (associés) peuvent investir dans une usine d’aliment, un abattoir avec un atelier de découpe…

Boostée par les exportations

Grâce à ses fortes structures de production et à son haut niveau de productivité, l’Espagne depuis 2015, mais encore plus depuis le début de la peste porcine africaine en Chine, est devenu le deuxième exportateur de porc au monde (derrière les États-Unis) et le premier européen devant l’Allemagne et le Danemark. Le pays est rapidement devenu le premier fournisseur de viande porcine en Chine, devant l’Allemagne et le Canada (la France est au huitième rang). C’est toute l’Espagne porcine qui bouge : d’après des données statistiques récentes, l’Aragon, compte désormais un effectif record de plus de huit millions de porcs et a dépassé la Catalogne (7,7 millions). L’Aragon et la Catalogne représentent ensemble plus de la moitié de l’effectif porcin espagnol total, chiffré fin d’année 2018 à près de 30 millions de porcs dont 2,48 millions de truies. Derrière ces deux communautés autonomes viennent la Castille-et-León, puis la Murcie, l’Andalousie, la Castille-La Manche. Les porcs ibériques non inclus dans cet inventaire (représentent environ 5 % de la production totale) sont pourtant les porteurs de l’image de marque de qualité de la production porcine espagnole et participent au rayonnement des exportations.

Une forte concurrence

Neuf entreprises fortement concurrentielles se partagent le marché espagnol et sont à l’origine de son développement exponentiel. Mais quelques entreprises emblématiques du secteur se détachent :

Vall Companys Group : un groupe familial dont l’activité principale est la production (240 000 truies) l’abattage et la transformation de porc, mais aussi de poulets et de bœufs. Sa production depuis de nombreuses années représente à elle seule presque 10 % du marché espagnol. La solidité de ce groupe et la qualité de son travail, sont en partie responsables du succès et du développement de ce modèle de production en Espagne.
Groupe Batallé-Juia : une intégration verticale classique possédant tous les maillons de la filière de production (50 000 truies), l’aliment (Esporc-Tarradella), la génétique (Batallé), l’abattage (Norfrisa7), la découpe et la transformation (Carnica Batallé et Carniques de Juia)…
El Pozo, Groupe Fuertes : composé de 20 sociétés opérant dans différents secteurs de l’agroalimentaire : Agrifusa dédié à l’agriculture, Cefusa à l’élevage de porcs (62 000 truies), de ruminants et de dindes avec Procavi, l’abattage et la transformation (très présent à l’export), Friposo : aliments surgelés, Aquadeus pour l’embouteillage d’eau minérale naturelle… Guissona Food Corporation regroupant toutes les activités industrielles et commerciales du Groupe alimentaire Guissona (25 000 truies) : une coopérative d’éleveurs maîtrisant tous les maillons d’une intégration verticale jusqu’à la commercialisation des produits dans les supermarchés Bon Area où ils atteignent le consommateur final sans autres intermédiaires.

Les contraintes sanitaires mal maîtrisées

Mais l’Espagne portée par sa réussite a du mal à envisager de changer ses pratiques d’hygiène et de santé animale : Elle est aujourd’hui la plus grosse consommatrice d’antibiotiques avec un tiers des médicaments utilisés dans l’alimentation animale en Europe. L’industrie de la viande espagnole utilise en moyenne 419 mg d’agents antimicrobiens vétérinaires pour 1 000 tonnes de produits carnés produits, soit trois fois plus que les Allemands et près de 10 fois celui du Danemark. Pour les secteurs porcin et avicole, 96 % de ces antibiotiques sont incorporés directement dans l’aliment ou sont distribués via l’eau de boisson. Enfin la suppression de l’oxyde de zinc thérapeutique (fortes doses dans l’aliment de sevrage) qui est actée au niveau européen pour la fin 2021, rencontre une forte résistance de l’interprofession espagnole qui négocie pour obtenir de plus longs délais d’adaptation.

Le cheptel porcin en Espagne

L’Aragon première région productrice devant la Catalogne

 

 
Le cheptel porcin en EspagneL’Aragon première région productrice devant la Catalogne © www.euroganaderia.eu

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