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La Plateforme du miel amène les consommateurs vers les producteurs locaux de miel

Il y a un an, Sophie Garre a lancé la Plateforme du miel pour mettre en relation les producteurs et les consommateurs. Entretien avec la jeune apicultrice qui veut valoriser le miel français et ceux qui le font.

Sophie Garre a créé la Plateforme du miel il y a un an.
© DR

Sophie Garre est apicultrice « en loisir », comme elle se plaît à le dire. Il y a un an, elle a lancé seule et de façon indépendante la Plateforme du miel pour la mise en relation des producteurs et des consommateurs. Elle nous explique sa démarche.

Pourquoi avez-vous créé la Plateforme du miel ?

Sophie Garre – « J’ai des amis apiculteurs qui avaient parfois du mal à écouler leur stock. J’entendais aussi des consommateurs qui me disaient qu’ils achètent leur miel en grande-surface et qui donc, la plupart du temps, achètent des miels étrangers. C’est comme ça que m’est venue l’idée de créer ce site. J’ai voulu faciliter la mise en relation entre apiculteurs et consommateurs. Avec la plateforme, le consommateur peut facilement trouver son miel français. »

Quels sont les conditions en tant que producteur pour s’inscrire sur votre site ?

S. G. – « Tout apiculteur qui a un numéro de Siret peut se créer un compte et a le droit à une annonce gratuite. S’il veut gagner en visibilité, il peut souscrite ensuite une annonce supplémentaire payante. C’est une plateforme sécurisée. Toutes les annonces créées par les apiculteurs passent par moi. Je les valide une à une et si besoin, je demande à l’apiculteur de faire les modifications souhaitées. Il peut manquer une photo, un miel peut apparaître dans une mauvaise catégorie. Je peux être amenée, bien que ce soit très rare, à ne pas diffuser une annonce. J’ai quelques critères de sélection, en particulier le prix très bas. »

Donnez-vous des conseils de prix pour être présent sur la plate-forme ?

S. G. – « Je ne donne pas de conseil de prix, mais quand on voit des miels à très bas prix, on se dit qu’il s’agit sûrement de miels en provenance de l’étranger. Si le prix proposé est inférieur à 10 euros le kilo, c’est fort probable. Je veille à cette histoire de prix minimum. Ensuite, je ne fixe pas de plafond mais sur le site, la gamme de prix est cohérente par rapport aux produits proposés. »

 

Vous avez une centaine d’apiculteurs référencés à l’heure actuelle. Est-ce suffisant ?

S. G. – « L’objectif est bien sûr d’augmenter le nombre d’apiculteurs. Mais on est à un niveau qui devient intéressant. Toutes les régions françaises sont représentées et il est possible de trouver quasiment tous les produits de la ruche (miel, pollen, propolis, pain d’épice). En parallèle, je travaille sur la visibilité de la plateforme auprès du consommateur. C’est un travail du quotidien et un travail sur le long terme. »

Comment le consommateur peut-il arriver jusqu’à son pot de miel en passant par votre plateforme ?

S. G. – « Pour le consommateur, la première étape est de se créer un compte. C’est une question de sécurité. C’est une façon d’être sûre que le consommateur est vraiment à la recherche d’un producteur de miel. Pour le consommateur, l’avantage de la plateforme est la traçabilité. Elle permet aussi de créer du lien avec le producteur. Il y a un échange de mail pour rentrer en contact puis les deux parties s’organisent pour la transaction qui pourra s’effectuer de différentes façons : retrait sur l’exploitation, sur les marchés, livraison à domicile ou par envoi postal. »

En quoi votre démarche est-elle différente de celle de Bleu-Blanc-Ruche, pilotée par Arnaud Montebourg ?

S. G. – « Dans les deux cas, il s’agit de mettre en avant le miel français mais les deux approches sont différentes. L’entreprise Bleu-Blanc-Ruche achète du miel aux apiculteurs, les conditionne et les vend. Les apiculteurs sont sollicités par des appels d’offre. Sur notre plateforme, en revanche, il n’y a pas de commercialisation. Chaque apiculteur gère ses ventes jusqu’au consommateur final. Il est totalement autonome, il décide de ses prix, il gère ses stocks, ses ventes, et ce sans intermédiaire. La production de l’apiculteur est donc totalement valorisée. »

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