bordeaux
La plaidoirie du CIVB pour une mixité bio et conventionnel ne passe pas
Pour répondre à la demande croissante en vins bio, le CIVB propose d'assouplir la législation sur la mixité bio et conventionnel au sein d'une même exploitation. Une proposition très mal accueillie par le Syndicat des Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine (SVBNA).
Pour répondre à la demande croissante en vins bio, le CIVB propose d'assouplir la législation sur la mixité bio et conventionnel au sein d'une même exploitation. Une proposition très mal accueillie par le Syndicat des Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine (SVBNA).
Lors de son Assemblée Générale qui s’est tenue le 15 juillet dernier, le CIVB, à travers la voie de son président Bernard Farges, a présenté ses propositions pour sortir le vignoble bordelais de la crise commerciale dans laquelle il s’enlise. Parmi celles-ci, Bernard Farges a défendu la mixité permanente [1]des vins bio et non bio produits au sein d’une même exploitation, en vue « d’un développement rapide de l’offre bio ». Ce segment est en effet nettement moins pénalisé par la crise. Une proposition qui a fait bondir le Syndicat des Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine (SVBNA), dont le président, Laurent Cassy, a réagi à travers à une lettre ouverte adressée directement à Bernard Farges et publiée le 31 juillet.
Lire aussi Coronavirus : « Cette crise va renforcer la préoccupation pour l’origine locale de l'alimentation »
Des propos jugés diffamatoires et dénigrants
« Il est [effectivement] audacieux que le CIVB se préoccupe désormais de la filière vin bio, après avoir expliqué pendant des années que l’agriculture biologique ne relevait pas de votre champ de compétences », a dénoncé Laurent Cassy avant de questionner la légitimité du président du CIVB à s’exprimer sur ces sujets. En affirmant dans son discours que « de nombreuses entreprises se débrouillent pour contourner le règlement bio », notamment via des montages juridiques, Bernard Farges a suscité l’indignation du SBVNA. « Vous franchissez, à mes yeux, la limite de la légalité. Ces propos diffamatoires et dénigrants relèvent des instances judiciaires. Ils sont aussi une insulte à la filière Bio », a retorqué Laurent Cassy.
La bio est avant tout une question de philosophie
Fervent défenseur du respect du consommateur, de la confiance qu’il a dans la bio, et de l’exigence du travail accompli par les vignerons bio, Laurent Cassy s’est montré fermement contre cette « mixité sans bornes » que Bernard Farges défend également en son titre de président de la CNAOC. D’autres organismes comme les vignerons indépendants ou la FNAB ont indiqué partager la position du SVBNA.
[1] Actuellement, la réglementation bio autorise la mixité pour une période maximale de 5 ans après le début de la conversion, et pour des produits « distinguables à l’oeil nul », à savoir les raisins blancs des raisins rouges.