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PPA en Chine
La peste porcine africaine responsable d’un véritable « Pig bang » sur le marché mondial de la viande

La peste porcine africaine qui décime les élevages de porcs chinois a des répercussions sur le marché mondial de la viande, avec une hausse du prix de la viande de porc et une envolée des importations de viande porcine, mais aussi bovine, vers la Chine.

© Bleuenn Carré Chen (archives)

En Chine, premier producteur mondial, la production de viande de porcs devrait reculer « d'au moins 10 % » en 2019 (à 49,1 Mt). Ces prévisions à la baisse communiquées par la FAO, l’agence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, sont rapportées dans Agra Presse qui consacre un dossier de 5 pages aux conséquences de la peste porcine africaine (PPA), maladie contagieuse qui décime les cheptels porcins. La chute devrait atteindre « 9% pour l’Asie entière (à 60,7 Mt) ». Une affirmation jugée prudente par certains fabricants d’aliments interrogés par la revue Réussir Porc qui estiment qu’entre « 30 et 50 % de la production porcine a disparu ».

« L’Empire du milieu a annoncé son premier cas de PPA en août 2018 », rapporte Agra. Ensuite « la maladie s’est répandue comme une traînée de poudre dans tout le pays ». Pour Fanye Meng, , représentant en Chine d’Inaporc, « on la trouve partout, dans les élevages, la faune sauvage, les abattoirs, les produits exportés, etc ».  En Chine, le cheptel de truies aurait reculé de 23 % en un an. Des chiffres officiels à prendre avec des pincettes, souligne Agra, sachant que « dans certaines provinces, les professionnels ont observé des pertes de cheptel allant jusqu’à 80 % », note Fanye Meng.

La FAO s’inquiète par ailleurs de la répartition de la maladie en fonction du type d’élevage. L’épizootie « affecte particulièrement les petits élevages de subsistance », au nombre de 130 millions.

La maladie originaire du Kenya, est due à un virus non transmissible à l’homme, indique encore Agra, mais il n’existe pour le moment ni vaccin, ni traitement. En France, l’Anses travaille sur la question, sans pouvoir fixer d’échéances pour le moment. « Pour la majorité des experts, » indique Agra, « il faudra au moins deux ou trois ans (voire plus), avant que la Chine ne puisse espérer maîtriser la PPA.

L’ampleur de la PPA a également un impact « significatif » sur les marchés mondiaux, précise l’agence de l’ONU. « L'indice FAO du prix de la viande a augmenté d'1,5 % depuis le mois de mai en raison d'une forte demande d'importations en provenance d'Asie de l'Est », note la FAO dans son rapport communiqué le 4 juillet. « La Chine tout juste de battre son record d’importation avec 187 000 t de viandes au mois de mai (+ 63 % par rapport à mai 2018) ». Le porc représente en Chine les deux tiers des viandes consommées. Ces importations ont permis de « compenser les pénuries de production intérieure ». Mais « le déficit de viande porcine à venir est tel qu’il sera vraisemblablement impossible à combler », note encore Agra qui poursuit « vu les volumes en jeu, les grands exportateurs de viande de porc (UE, Etats-Unis, Canada et Brésil en tête) pourraient tous profiter de l’appel d’air chinois ». La revue rapporte également les propos de Didier Delzescaux, directeur d’Inaporc, pour qui la « grande inconnue » reste la réaction des consommateurs non seulement face à une hausse des prix mais face à un manque de disponibilités.

Répercussions sur les importations de viande bovine

La baisse de production de viande de porc chinoise laisse également place aux importations de viande autre que porcine. « Les importations chinoises de viande bovine ne cessent de progresser », assure la revue Réussir Bovins Viande. Sur ce marché « cinq pays dominent », précise la revue Les Marchés qui présente en infographie les chiffres des pays concernés : le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Ces 5 pays représentent aujourd’hui « 96 % des importations », précise Réussir Bovins Viande qui détaille, pays par pays, l’évolution de la demande chinoise en viande bovine depuis 2012. « La Chine est actuellement — et de très loin — le premier importateur de la planète », peut-on lire dans l’article de la revue spécialisée qui se fait l’écho de l’analyse des agroéconomistes de l’Institut de l’élevage.

 

Lire aussi dans l'Action agricole picarde  PPA : pig bang sur la planète porc

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