Animaux nuisibles : quelle est la nouvelle liste « Esod » ?
Dans son projet d’arrêté, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires renouvelle la liste officielle des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. Quatre mammifères et cinq oiseaux sont concernés. Le projet est soumis à consultation publique du 15 juin au 6 juillet prochain.
Dans son projet d’arrêté, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires renouvelle la liste officielle des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. Quatre mammifères et cinq oiseaux sont concernés. Le projet est soumis à consultation publique du 15 juin au 6 juillet prochain.
La belette, la fouine, la martre, le renard, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le geai des chênes et l’étourneau sansonnet sont considérés par le ministère de la Transition écologique comme « nuisibles », aujourd’hui officiellement considérés comme « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (Esod).
Le ministère explique : « Ce classement n’a pas pour but d’éradiquer les espèces concernées, mais bien de les réguler afin de limiter les perturbations et les dégâts qu’elles peuvent provoquer notamment sur la faune, la flore, les activités agricoles ou les propriétés privées ». Il ajoute : « Lorsqu’une espèce est classée Esod, les modalités de destruction sont renforcées, permettant notamment sa destruction à tir ou par piégeage en dehors des périodes d’ouvertures de la chasse, pour la protection des intérêts ayant conduit à son classement ».
Consultation publique jusqu'au 6 juillet
Le projet d’arrêté qui présente un impact sur l’environnement nécessite une consultation publique qui a débuté le 15 juin et qui s’achèvera le 6 juillet prochain.
Il précise les modes de prélèvement autorisés pour chaque espèce et, en annexe, la liste des espèces classées dans chaque département, et les cantons et/ou communes concernés dans le cas où le classement serait limité à une portion du département.
Le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage a pour sa part été consulté le 8 juin 2023.
La LPO dénonce « la mise à mort de millions d’oiseaux et de mammifères »…
Très remontée contre ce texte, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) déplore : « Tous les trois ans, le Ministère de l’écologie condamne ainsi à mort des millions d’oiseaux et de mammifères considérés nuisibles pour les activités agricoles, essentiellement les cultures de céréales, les vignes, les vergers et les élevages de volailles. Dans les départements où elles sont classées ESOD, ces espèces peuvent faire l’objet d’actes de destruction sur autorisation individuelle ou lors de battues administratives, tout au long de l’année ».
Et ajoute : « Elles figurent toutes également parmi les 89 espèces chassables en France métropolitaine fixées par l’arrêté ministériel du 26 juin 1987 et peuvent être tirées en nombre illimité sur l’ensemble du territoire par tout détenteur d'un permis de chasse valide entre les dates officielles d'ouverture et de fermeture de la chasse, soit entre début septembre et fin février ».
✍️ [CONSULTATION PUBLIQUE] @Ecologie_Gouv vient de publier son projet d’arrêté renouvelant la liste des « ESOD » : 5 oiseaux et 4 mammifères à abattre car considérés nuisibles à notre propre exploitation de la nature. 😡
— LPO France (@LPOFrance) June 15, 2023
✊ Dites NON à cette aberration écologique !…
… et estime que « l’efficacité de leur destruction n’est pas démontrée »
La LPO poursuit : « Ces animaux ainsi tués chaque année ne sont pas consommés et leurs cadavres sont souvent abandonnés sur place. Les dégâts déclarés sont rarement vérifiés, les alternatives non létales ne sont quasiment pas mises en œuvre ni même envisagées, l’efficacité de leur destruction n’est pas démontrée, et leur importance dans le fonctionnement des écosystèmes naturels n’entre pas en ligne de compte ».
Le geai des chênes, la martre et la belette doivent impérativement sortir de la liste fatale
En conséquence, Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO avertit : « « Alors que la biodiversité connait un effondrement dramatique, la destruction systématique des Esod n’est pas acceptable. L’élémentaire consiste à commencer par prouver la responsabilité des « nuisibles en question », ce qui n’est quasiment jamais réalisé. La LPO plaidera devant les tribunaux chaque fois qu’une destruction aveugle frappera la faune en sursis. Le geai des chênes, la martre et la belette doivent impérativement sortir de la liste fatale ».