La "grippe" aviaire chamboule les échanges avicoles internationaux
L'apparition de foyers d'influenza hautement pathogènes s'est immédiatement soldée par la perturbation des flux commerciaux vers les pays tiers.
L'impact de la « grippe » aviaire sur les achats des Français semble avoir été faible, notamment en fin d'année, du fait d'une communication gouvernementale ayant insisté sur l'absence de risques pour la santé humaine et du fait d'un intérêt des médias bien moindre qu'en 2005-2006.
C'est sur les échanges commerciaux avec les pays tiers que les effets ont été visibles et immédiats. Sans tenir compte de l'origine géographique des foyers, une vingtaine de pays d'Asie (Chine, Corée, Hong Kong, Japon, Taïwan...), d'Afrique (Afrique du sud, Egypte, Maghreb...), du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Iran, Koweït, Qatar...) et autres (Brésil, Russie) ont fermé leurs portes à des degrés divers : aux animaux vivants (oiseaux d'un jour, oeufs à couver) et aux produits (viandes, foie gras).
Du temps pour revenir à la normale
C'est sans doute le maillon sélection-accouvage qui sera le plus frappé en part relative de son activité, mais à des degrés divers. Un sélectionneur peut trouver une solution de remplacement à partir d'un autre pays où il est implanté, mais des accouveurs ne peuvent plus expédier des canetons en Égypte ou des oeufs à couver au Maghreb. Les autres secteurs sont touchés dans une moindre mesure. Les fermetures ont certes accentué les difficultés d'abattage des poules de réforme. Au premier trimestre, le groupe Doux prévoit un ralentissement d'activité. Hors grand export, des éleveurs de Bretagne se sont vus signifier des retards de mise en place de poulet, mais la tendance générale est au ralentissement en Europe.
Il faudra du temps pour convaincre ces pays de rouvrir les portes, le temps que la France retrouve son statut de pays indemne (trois mois après que le dernier foyer décontaminé) et que les autorités de ces pays retrouvent la confiance.