Changement climatique
La forêt, l’eau et l’énergie décarbonée débattues dans le cadre de la planification écologique annoncée par Elisabeth Borne
Outre les conséquences de la guerre en Ukraine et l’annonce du durcissement des sanctions à l’encontre de la Russie, Elisabeth Borne a annoncé hier, lors des rencontres du Medef, un plan sobriété pour faire face au risque de pénurie énergétique et une « planification écologique » pour accélérer la lutte contre le changement climatique.
Outre les conséquences de la guerre en Ukraine et l’annonce du durcissement des sanctions à l’encontre de la Russie, Elisabeth Borne a annoncé hier, lors des rencontres du Medef, un plan sobriété pour faire face au risque de pénurie énergétique et une « planification écologique » pour accélérer la lutte contre le changement climatique.
« Le dérèglement climatique n’est plus une vérité qui dérange, c’est une réalité qui détruit » a déclaré Elisabeth Borne en introduction de sa prise de parole devant les chefs d’entreprise français lundi, lors des rencontres du Medef. La Première ministre a aussi rappelé l’importance de maintenir et durcir les sanctions infligées à la Russie en admettant que ces dernières avaient « un coût » et en affirmant que la guerre en Ukraine avait des « conséquences lourdes et durables ».
« Nous avons agi résolument pour limiter les effets de la hausse des prix et protéger le pouvoir d’achat des Français. De nouvelles mesures entreront en vigueur dans les prochains jours » a affirmé Elisabeth Borne qui a déclaré : « Ces mesures ont un coût inédit pour les finances publiques. Cet investissement nécessaire, indispensable, va peser durablement sur nos comptes et rendre chaque choix financier plus difficile à faire pour l’Etat. Il n’y a pas de surprofits de la part de l’Etat. En protégeant le pays de l’inflation et d’un choc d’offre négatif, nous avons protégé notre économie, évitant la dérive dans une spirale inflationniste ».
Baisse de la consommation d’énergie
Pour faire face au risque de pénurie cet hiver, la Première ministre a prévenu que la seule voie possible était « la baisse de la consommation d’énergie ». Elle a rappelé que l’Etat avait commencé à réduire ses dépenses énergétiques et a demandé à chaque citoyen et à chaque entrepreneur de faire de même. Pour y parvenir, une campagne d’information sur les écogestes sera lancée dans les prochaines semaines.
Un ambassadeur de la sobriété devrait être nommé dans chaque entreprise (sur le même principe que les référents Covid) qui devra mettre en œuvre un plan sobriété en septembre. Selon Elisabeth Borne, si l’Etat devait opter pour le rationnement, les entreprises seraient les premières touchées et si cette hypothèse était retenue, le gouvernement pourrait instaurer un marché d’échange de droits à consommer et des mesures de soutien adaptées pour les entreprises lourdement impactées.
Différents scénarios envisagés en octobre
Début octobre, avec un premier bilan des plans de sobriété engagés et les dernières prévisions des experts, la Première ministre présentera les différents scénarios avec une vision plus claire du risque de rationnement. Elle a affirmé : « Les mois qui viennent ne sont qu’une étape vers les changements plus profonds, que nous devons engager pour la transition écologique » avec un plan de bataille : « la planification écologique ».
Pour tenir l’objectif européen de réduire de 55 % les émissions d’ici 2030, et pour nous adapter face au dérèglement climatique, la France va mettre un place un « plan global et complet » qui sera le pendant du « green deal » européen. Elisabeth Borne a expliqué : « Il établira toutes les transformations supplémentaires que nous devons engager dans nos façons de nous déplacer, de nous nourrir, de produire, de nous loger, de consommer » et a indiqué : « Nous allons travailler secteur par secteur, en rassemblant toutes les parties prenantes autour des ministres compétents ».
Chaque secteur aura des objectifs de baisse d’émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique et devra définir :
- une liste d’actions très concrètes à mener
- un calendrier de mise en œuvre précis, avec des points d’étape
- des moyens à mobiliser et des freins à lever pour réussir.
Trois secteurs clés, dont l’eau
Dès le mois de septembre, seront lancés les premiers cycles de discussions et de négociations pour trois premiers secteurs clés, le premier étant celui de la forêt.
Viendra ensuite l’eau dont les prélèvements doivent diminuer selon la Première ministre qui a précisé : « Nous devons mieux lutter contre les gaspillages, prioriser nos usages et faire évoluer certaines de nos pratiques agricoles, dans la suite du Varenne ». La production d’énergie décarbonée, autour du nucléaire et des énergies renouvelables, sera ensuite abordée. « Pour ne pas perdre de temps, dès que des mesures feront l’objet d’un accord, nous acterons leur mise en œuvre, sans attendre la fin de tout le processus de négociation » a annoncé Elisabeth Borne.
Au cours de l’automne, cette démarche sera engagée pour l’ensemble des secteurs, avec comme objectif d’aboutir, d’ici la fin de l’année, à une première vision complète de la planification écologique. Un suivi constant de sa mise en œuvre sera réalisé par le nouveau Secrétariat général à la planification écologique. « La transition écologique doit désormais être un critère central de chaque décision d’investissement, privé comme public » a martelé la Première ministre en rappelant que c’était le sens du plan d’investissement France 2030, qui mobilise plus de 50 milliards d’euros pour préparer la France de demain.