Le conseil du coach
"La diversification n’est pas la solution face aux situations économiques les plus difficiles"
La diversification est une piste envisageable pour stabiliser ses revenus et faire face aux aléas climatiques. S'engager dans cette voie nécessite anticipation et réflexion. Le point avec François Rauscher, directeur du pôle diversification de la chambre d’agriculture de la Gironde.
La diversification est une piste envisageable pour stabiliser ses revenus et faire face aux aléas climatiques. S'engager dans cette voie nécessite anticipation et réflexion. Le point avec François Rauscher, directeur du pôle diversification de la chambre d’agriculture de la Gironde.
Quelles sont les principales pistes de diversification envisageables ?
Mettre en place de la vente directe est déjà une diversification. Certains viticulteurs envisagent aussi d’ajouter un produit d’appel comme la culture de pommes de terre primeurs ou un atelier de poules pondeuses. Les produits font venir le consommateur sur l’exploitation et l’incitent à repartir aussi avec du vin. Ensuite, il existe des filières organisées recrutant de nouveaux producteurs. C’est le cas, en Gironde, des volailles de chair, canards gras, agneaux de Pauillac, noisettes, kiwis et fruits à confiture. Peuvent aussi s’envisager : maraîchage, asperge, houblon, raisin de table, production de foin sur les surfaces herbagères, production de chanvre soit à grains, soit pour les besoins du secteur de la construction ou encore installation de panneaux photovoltaïque sur les bâtiments. Notre réseau de conseillers est organisé pour accompagner les producteurs avec un référent spécialiste de chaque filière.
Dans quels cas envisager une diversification ?
Le plus souvent, la diversification est envisagée pour des questions économiques, face aux difficultés rencontrées sur les marchés du vin et aux aléas climatiques qui affectent les récoltes. C’est une réponse mais à condition que la situation, même fragilisée, soit encore en équilibre. Ce n’est pas la solution face aux situations les plus difficiles. L’autre motivation est agro-environnementale.
Quelles sont les bonnes questions à se poser ?
Vérifier l’accès à l’eau est un premier point technique commun à toutes les filières de diversification. Ensuite, il faut se focaliser sur les moyens financiers à mobiliser. Mais je dirais qu’avant tout, il faut réfléchir aux conséquences humaines d’un tel choix. Est-on davantage attiré par les productions animales que végétales ? Est-on prêt à s’engager sur un surplus d’activité avec, dans certains cas comme le maraîchage, un rythme de travail très différent de celui d’une culture pérenne ? Quel est le point de vue de la famille sur le projet ? Quel est aussi le regard porté par les voisins ? La diversification est une vraie remise en cause personnelle, tout le monde n’est pas prêt à se lancer.
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