Présidence française du Conseil de l’UE
La Coopération Agricole souhaite une Europe agricole « souveraine, inclusive et responsable »
Alors que la France vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne, La Coopération Agricole propose une plateforme politique « Pour une Europe agricole souveraine, inclusive et responsable ». Elle fait suite à la plateforme présidentielle soumettant ses propositions pour la souveraineté alimentaire de la France aux candidats.
Alors que la France vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne, La Coopération Agricole propose une plateforme politique « Pour une Europe agricole souveraine, inclusive et responsable ». Elle fait suite à la plateforme présidentielle soumettant ses propositions pour la souveraineté alimentaire de la France aux candidats.
« L’Union européenne doit mettre en place les conditions nécessaires pour permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier, aux entreprises d’investir dans les territoires et au secteur, dans son ensemble, de devenir compétitif. Ces conditions doivent devenir un préalable dans l’élaboration des différentes politiques européennes » affirme Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole (LCA) qui estime que l’objectif principal est la restauration de la souveraineté alimentaire. Pour y parvenir, il faut résoudre l’équation complexe d’allier compétitivité et conduite des transitions. Pour LCA, l’investissement, l’innovation et la promotion font partie des clés pour répondre aux enjeux de compétitivité et de transition et pour ce faire, il faut orienter la politique européenne de l’innovation de manière à atteindre le double objectif de sécurité alimentaire européenne et de réussite dans les transitions environnementales. Selon elle, les nouvelles technologies doivent être mises au service de l’agriculture et de l’agroalimentaire et la politique de financement de l’UE doit être au service des défis agroécologiques et climatiques fixés par le Pacte Vert ainsi que des impératifs de sécurité alimentaire.
Autre souhait : financer et accompagner la transition du secteur agricole et agroalimentaire à travers un ensemble de mesures adaptées. « L’univers des coopératives françaises investit 1,5 milliard d’euros par an. Si nous voulons zéro émission de carbone en 2035, nous devrons investir six fois plus, soit 9 milliards d’euros » explique Bernard Ader, président de La Commission Europe et vice-président du COPA-COGECA. LCA prône aussi le développement de l’autonomie énergétique à l’échelle des exploitations agricoles et des territoires en promouvant la production et l’utilisation d’énergies renouvelables.
Préservation du patrimoine culinaire
LCA souhaite par ailleurs faire de l’alimentation un pilier de l’autonomie stratégique de l’UE en élaborant des études d’impact sur les stratégies européennes « De la ferme à la table » et « Biodiversité à l’horizon 2030 ». « Nous voulons opérer un diagnostic européen de notre dépendance aux importations afin d’investir dans les secteurs à consolider » explique Dominique Chargé. Autre points essentiels aux yeux de LCA : adapter la politique de concurrence pour une Europe souveraine et durable et donner aux acteurs de la chaîne alimentaire les moyens de se défendre face à une concurrence internationale souvent déséquilibrée. « Nous soutenons les clauses miroir » martèle Dominique Chargé qui souhaite que « l’on œuvre à la promotion de l’alimentation européenne dans des conditions de marché équitable ». « Nous devons être fiers de l’alimentation et la promouvoir dans le monde et nous devons préserver notre patrimoine culinaire » résume-t-il. LCA demande aussi que soit garantie « l’absence de distorsion de concurrence entre les Etats membres, dès la conception, l’évaluation, la mise en œuvre et le suivi des plans stratégiques de chaque Etat membre dans le cadre de la réforme de la PAC » et souhaite « davantage de convergence fiscale et sociale » et une « homogénéisation de la transposition de normes européennes ».
Afin de porter ces propositions au niveau européen, les responsables de LCA déclarent vouloir multiplier les échanges avec les responsables politiques français à qui ils donnent rendez-vous au salon de l'agriculture 2022 mais aussi avec des élus d’autres Etats membres.