La conscience animale explorée par les chercheurs
Les animaux ne peuvent témoigner leur pensée puisqu’ils sont dénués de raison pensait Descartes. Conclusion un peu hâtive que d’autres penseurs se sont permis, quelques siècles plus tard, de battre en brèche.
Mais quel est le degré de conscience des animaux et sont-ils en mesure d’éprouver des émotions ? C’est à ces questions que l’Inra voudrait pouvoir répondre. Pour cela, l’institut national de la recherche agronomique a réalisé une expertise scientifique collective. L’étude a été menée à la demande de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) et les résultats présentés à Parme en Italie les 11 et 12 mai. Autour des acteurs de ce travail scientifique étaient réunis des représentants des pays membres du réseau européen sur le bien-être animal, de l’EFSA et de la Commission européenne.
Sur le sujet de la sensibilité animale aux douleurs, l’étude confirme que « les vertébrés au moins sont équipés de systèmes nerveux qui traitent consciemment les processus d’informations complexes, et en particulier les émotions négatives causées par les stimuli propres à la douleur, dites nociceptifs. »
Plus largement, les chercheurs affirment que « mis au défi de tests cognitifs, les animaux expriment des comportements qui montrent leur capacité à éprouver des émotions, à reconnaître des limites à leur savoir, mais aussi à gérer leur passé et leur futur. »
Nombre de représentants du règne animal seraient donc loin d’être bêtes. Les processus cérébraux responsables de la conscience n’ont pas encore livré tous leurs secrets. L’exploration de ces données est une expertise multidisciplinaire qui fait appel à la biologie, la neurobiologie, la psychologie. Pour approfondir encore les connaissances, les chercheurs vont imaginer de de nouveaux dispositifs de recherche. L’histoire est ancienne puisque la question de la conscience animale était déjà posée à l’Antiquité. Mais elle loin d’être terminée. Les animaux d’élevage l’ont même mise sur le devant de la scène. Entre passion et polémique, un peu de rigueur et d’expertise scientifique ne nuit pas.
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