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Jeunes agriculteurs : « La colère des adhérents n’est pas toujours simple à gérer », confie Arnaud Gaillot dans une interview bilan

Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs, tire un bilan de son mandat qui prend fin lors du congrès du syndicat cette semaine au Futuroscope de Poitiers. et revient sur la mobilisation agricole. 

Le 13 mai dernier, Arnaud Gaillot a reçu Reussir.fr à Bouclans dans le Doubs et accepté de répondre franchement à nos questions quelques jours avant le congrès des Jeunes agriculteurs qui se tient du 4 au 6 juin au Futuroscope de Poitiers.

Lire aussi : Confidences d’Arnaud Gaillot au terme d’un mandat intense à la tête des Jeunes agriculteurs

Quel a été votre pire souvenir en tant que président des Jeunes agriculteurs ? 

Le pire, c'était quand j'ai appris le décès sur l'accident en Ariège, sur le barrage. Je pense qu'il n'y a pas pire finalement que d’apprendre le décès d'une mère et de sa fille.

Relire : « Elle avait l’agriculture qui lui coulait dans les veines » : forte émotion après la mort d’Alexandra Sonac et de sa fille 

Et votre meilleur souvenir ?

Aller au Sommet international des jeunes agriculteurs au Rwanda et voir autant de jeunes venant d'autant de continents différents avec un seul et même but : celui de cultiver pour nourrir son prochain et installer des jeunes. C’est un des bons souvenirs.

Lire tous nos articles sur les Jeunes agriculteurs

Qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer entre la colère des agriculteurs et les négociations avec le gouvernement ?

La colère des adhérents n'est pas toujours simple à gérer, parce qu'arriver à leur faire entendre qu'on est en train de négocier et qu'il y a encore un peu besoin de temps es difficile. En même temps leur colère était tellement légitime que ce n’est pas évident. Après, il y a eu des moments de négociation avec le gouvernement aussi qui n'étaient pas faciles, mais entre les deux... je dirais peut-être que c’est la colère des adhérents qui a été la plus dure à gérer.

Lire aussi : Éleveur bio, fan de surf : qui est Pierrick Horel le nouveau président des Jeunes agriculteurs ?

Quel est votre remède pour que les Jeunes agriculteurs sortent de l’ombre de la FNSEA ?

Ce sont plus peut-être des problèmes d'ego parce que je pense que les JA ne vivent pas dans l'ombre de la FNSEA. Les JA sont un syndicat reconnu. Je pense que sur l'installation, on a toujours été des vrais acteurs. Je pense que chacun est à sa place et à son rang.

Les JA ne vivent pas dans l'ombre de la FNSEA

Hormis l’âge, quelle est la différence entre les Jeunes agriculteurs et la FNSEA ?

Notre fer de lance : c'est l'installation. Nous sommes les spécialistes de l'installation. Et puis JA c'est l'école de formation des futurs responsables. Après Jeunes agriculteurs certains responsable vont à la FNSEA, mais aussi dans d'autres OPA ou d'autres activités. 

Lire aussi : Arnaud Rousseau répond aux critiques avant le Salon de l’agriculture

Comme Jérémy Decerle ou Christian Jacob, anciens présidents des Jeunes agriculteurs, êtes-vous tenté par une carrière politique ?

A l'heure actuelle, non. Mais on ne sait jamais de quoi est fait l'avenir !

Lire aussi : Elections européennes : « Il faut un cadre dédié à l’agriculture dans les accords commerciaux », défend Jérémy Decerle de Renaissance

Vos trois conseils à une jeune qui veut s’installer en agriculture ?

Le premier c'est de prendre bien le temps de pouvoir faire les analyses et le diagnostic de l'environnement de l’exploitation, la question économique, la reprise. Il faut aussi prendre le temps de voir ailleurs avant de s'installer. Et puis enfin de s'installer parce que l’agriculture reste quand même un des plus beaux métiers.

Selon vous, qu’est-ce qu’une ferme transmissible ?

Une ferme transmissible, c'est une ferme qui a la capacité de rémunérer celui qui y travaille et de rembourser les prêts, et qui se montre résiliente face aux transitions qu'elle devra faire.

Selon vous le contrôle des structures doit-il être réformé ?

Il y a toujours sûrement des choses à améliorer, mais attention à ne pas tout déstructurer parce que je pense qu'on a le système de gestion du foncier en France qui reste le meilleur au niveau européen. Il nous permet d'avoir le foncier le moins cher et surtout il permet à des gens qui ne sont pas issus de familles d'agriculteurs de pouvoir s'installer.

Elections chambres : à nous de faire une campagne de terrain

Craignez-vous de perdre des départements aux élections des chambres d’agriculture en janvier 2025 ?

Si vous ne voulez pas risquer de perdre, il ne faut pas se présenter. Il y a un risque, après c'est à nous d'être offensifs, à nous de faire une campagne de terrain. Je pense que ça portera ses fruits !

 

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