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Jérôme Rey : un agriculteur dans l’équipe de France de rugby

A 26 ans, le savoyard Jérôme Rey rejoint le groupe de 42 joueurs du XV de France pour préparer le Tournoi des Six Nations. Après chaque entraînement, le soir,  il prend des nouvelles et règle les problèmes de sa ferme où il élève 85 bovins et 250 poules pondeuses.

Le rugbyman Jérôme Rey et ses vaches
Jérôme Rey est à la tête d'un troupeau de 85 bovins à Saint-Vital dans la vallée de la Tarentaise. Il joue en parallèle au Lou Rugby depuis septembre dernier.
© Compte Facebook Rey Jerome, vente directe à la ferme

Jérôme Rey, 26 ans, pilier du Lou (Lyon olympique universitaire) Rugby vient d’être convoqué à Aubagne pour s’entrainer parmi les 42 joueurs du groupe du XV de France pour préparer le Tournoi des Six Nations 2022 (5 février au 19 mars). « Les blessures et des cas de Covid ont conduit le staff de Fabien Galthié à convoquer dix joueurs de plus pour atteindre le nombre de 42 éléments » souligne Le Dauphiné libéré. Depuis dimanche 23 janvier et jusqu’au 4 février il chausse ainsi les crampons à l’est de Marseille au stade Christian Martelli.

La particularité de Jérôme Rey, 1m83, 112 kg ? Le Savoyard est l’un des rares rugbymen professionnels à avoir une autre activité. Et pas n’importe laquelle puisque Jérôme Rey est éleveur de bovins dans la vallée de la Tarentaise (à Saint-Vital) et pratique de la vente directe.

A la tête d’un troupeau de 85 bovins, sur une exploitation de 75 hectares (dont 10 hectares de céréales pour l’alimentation à la ferme) avec 250 poules pondeuses, Jérôme Rey s’est installé à 18 ans trois mois après son bac. Six mois plus tard il signe son premier contrat professionnel au CS Bourgoin Jallieu Rugby. Il évolue vite, passe au stade olympique de Chambéry et continue à mener de front ses deux activités. En 2019, il rentre au FC Grenoble Rugby. Son père l’aide aussi sur la ferme. Et puis en septembre 2021 il rejoint Lou Rugby et le Top 14.

Quid de son exploitation agricole ? « Jusqu’à présent, elle me prenait trois-quarts de mon temps. Il va falloir que je gère différemment pour ne pas perdre trop de jus. En même temps, je me connais bien et je sais que c’est mon équilibre », confiait-il alors au Quotidien du sport. Sa reconversion ? « Je sais déjà ce que ce sera », confiait-il alors serein.

J'ai de la chance, il n'y a pas de vêlage en ce moment

« J’ai eu la chance qu’on m’appelle après un week-end où j’avais beaucoup avancé sur l’exploitation » nous raconte-il le 27 janvier après une journée d’entrainement. Pendant son absence, ses deux salariés, son père et sa femme s’occupent de la ferme. « S’il y a un souci je le règle à distance », nous explique-t-il. Chaque soir après l’entrainement Jérôme Rey passe plusieurs heures au téléphone avec son entourage pour discuter des problèmes quotidiens. « J’ai de la chance il n’y a pas de vêlage en ce moment, ça doit arriver mi-février » poursuit le jeune éleveur.

Il devrait savoir d’ici le 2 février s’il est sélectionné pour le premier match du Tournoi des VI nations, prévu le 6 février. Si c’est le cas, il faudra revoir son organisation. Mais cette belle opportunité, il ne pouvait pas la rater.

Dans une vidéo pour la chaîne youtube du FC Grenoble Rugby, Jérôme Rey confiait en mai 2020 vivre de son métier de rugbyman et réinvestir tout ce qu’il gagnait en tant qu’agriculteur dans l’exploitation. Sa stratégie : « faire grossir l’exploitation pour s’installer plus tard à temps plein ».

 

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