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Imaginer ensemble les bâtiments porcins de demain

Quels bâtiments concevoir pour demain ? À l’heure où les attentes de chacun divergent, un projet breton a fait le pari de répondre à cette question en menant une démarche participative, impliquant professionnels et grand public.

Un projet, lancé en 2021 par l’association Lit Ouesterel avec l’appui de la Chambre d’agriculture de Bretagne et l’Ifip, a pour objectif d’imaginer des bâtiments d’élevage porcin mieux acceptés socialement, tout en tenant compte de ce qui est techniquement réalisable et économiquement viable pour la profession. Pour ce faire, le projet a débuté par un diagnostic des attentes de chacun, ainsi qu’un recensement de propositions pour y répondre :

Côté société, l’étude d’enquêtes réalisées auprès de la population française indique que pour 59 % des Français, le niveau de bien-être des animaux d’élevage n’est pas satisfaisant. 79 % d’entre eux estiment que l’espèce pour laquelle il convient d’améliorer le bien-être en sécurité est le porc (Ifop, 2019). Ces enquêtes ont permis de préciser leurs exigences, qui portent principalement sur le logement des animaux : accès à l’extérieur, diminution de la densité, lumière naturelle, etc. Pour répondre à ces attentes, un jeu-concours leur a alors été proposé afin de leur offrir la possibilité de partager leurs propositions.
Côté filière, la création d’un groupe de travail, composé de trente professionnels d’horizons divers, a été entreprise. Éleveurs, techniciens bâtiment, spécialistes du bien-être animal et de la santé, épidémiologiste, éthologue, sociologue, ergonome, association welfariste, architecte, designer, distributeur, ont été réunis, l’objectif étant d’avoir une consultation la plus large possible sur les attentes de chacun. Dans le cadre d’un premier atelier, chacun d’entre eux a été invité à s’exprimer sur leurs attentes respectives (bien-être animal, bien-être des éleveurs et de leurs salariés, sanitaire, économie, territoire, environnement…), ainsi que sur leurs visions du bâtiment à 15 ans pour chacune d’entre elles. Ce travail prospectif a permis de récolter les propositions des professionnels quant aux bâtiments porcins de demain « à travers une projection à 15 ans ». « Dans 15 ans, je vois des bâtiments avec… », qui a abouti au final à diverses propositions comme : « dans 15 ans, je vois des bâtiments avec de la lumière naturelle », « dans 15 ans, je vois différents espaces de vie pour les porcs », « dans 15 ans, je vois un accès extérieur pour les porcs »…

À l’issue de cette phase de diagnostic, près de 200 propositions, issues à la fois des professionnels et du grand public, ont été recueillies. Elles ont fait l’objet d’une illustration par une graphiste, afin de conduire à la conception d’un jeu de cartes illustrant les différentes idées proposées pour concevoir les bâtiments porcins de demain. Ces cartes ont été utilisées dans la phase de conception des prototypes de bâtiments porcins. En effet, lors de deux autres ateliers organisés avec le groupe de professionnels, les participants ont eu à sélectionner les cartes dont ils trouvaient la proposition pertinente, et à les combiner entre elles de façon à construire le profil des bâtiments de demain. Cela a occasionné des débats et des discussions permettant de mieux cheminer dans la réflexion. Cette étape s‘est achevée par la réalisation de premiers dessins à main levée, représentant différents scénarios de ce que pourraient être les bâtiments de demain. Les dessins ont ensuite été repris et affinés par une graphiste, pour concevoir in fine de véritables esquisses des bâtiments imaginés. Après avoir été soumis à un public élargi de professionnels, ainsi qu’au grand public, ces bâtiments conceptuels ont ensuite été finalisés. Une évaluation multicritère de leur impact est prévue dans les mois à venir, l’objectif étant, à terme à travers ce travail, d’aider les porteurs de projets de rénovation ou de construction de bâtiments porcins, à faire leurs choix techniques concernant les bâtiments porcins de demain.

Repères

L’association Lit Ouesterel fédère un ensemble d’acteurs de l’Ouest de la France soucieux d’améliorer la santé et le bien-être des animaux d’élevage, aux stades de l’élevage, du transport et de l’abattage. C’est à la fois un lieu de concertation, de consultation et de controverse, et un espace de travail faisant une large place à l’innovation ouverte.

Deux hypothèses pour répondre aux enjeux de demain

Le projet piloté par le Lit Ouesterel a conduit à la réalisation de plus de 25 esquisses de bâtiments différents selon deux hypothèses de travail.

1 Des bâtiments à destination d’un marché de masse

Exemples de bâtiments imaginés dans cette hypothèse : d’un point de vue environnemental, l’intégration paysagère de ces bâtiments est particulièrement mise en avant. Pour économiser les ressources, les eaux pluviales sont récupérées, et de l’électricité photovoltaïque est produite pour autoconsommation. Les animaux bénéficient de lumière naturelle par grandes fenêtres. Les bâtiments sont clos, afin de maîtriser le sanitaire et de respecter une marche en avant. Le bien-être animal se traduit par des maternités liberté sur caillebotis et gisoir plein, avec des trappes permettant la sociabilisation des porcelets en maternité, des niches avec un chauffage au sol, des matériaux manipulables. Les déjections sont évacuées avec des racleurs. Des aménagements sont réalisés pour permettre des visites. Les truies gestantes sont en liberté. Elles sont logées sur un sol constitué d’un gisoir climatisé. Elles bénéficient également de matériaux manipulables, ainsi que d’un grand volume.

2 Des bâtiments pour un marché de niche

Exemple de bâtiments imaginés dans cette hypothèse : ici aussi l’intégration paysagère est privilégiée. Les animaux disposent d’un parcours extérieur enherbé (paddocks) et d’enclos mobiles. Les bâtiments sont visitables. Leur toiture est végétalisée. De d’électricité photovoltaïque est produite pour autoconsommation. Les courettes extérieures sont équipées de poteaux avec grattoir permettant aux porcs de se frotter contre ces derniers. Les maternités liberté sont sur paille. Les truies disposent de matériaux manipulables. Des trappes de sociabilisation pour les porcelets sont aménagées. Ils peuvent s’abriter dans des niches chauffées par des lampes. Un curage mécanisé par une porte latérale permet l’évacuation du fumier.

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