Sondage - 10 chiffres pour comprendre l'état d'esprit des agriculteurs
C’est la deuxième année que Réussir et Agriconomie, en partenariat avec BVA, ont réalisé leur baromètre PRISM : une enquête auprès des agriculteurs pour mesurer leur comportement et leur état d’esprit. Ainsi, du 11 décembre 2023 au 2 janvier 2024, 2321 agriculteurs chefs d’exploitation agricole ou co-exploitants ont été interrogés. Comme l’an passé, cette étude a permis de les classifier en 5 personae désignés par un animal : les chats, les jaguars, les tortues, les lions et les abeilles.
C’est la deuxième année que Réussir et Agriconomie, en partenariat avec BVA, ont réalisé leur baromètre PRISM : une enquête auprès des agriculteurs pour mesurer leur comportement et leur état d’esprit. Ainsi, du 11 décembre 2023 au 2 janvier 2024, 2321 agriculteurs chefs d’exploitation agricole ou co-exploitants ont été interrogés. Comme l’an passé, cette étude a permis de les classifier en 5 personae désignés par un animal : les chats, les jaguars, les tortues, les lions et les abeilles.
25% des agriculteurs sont dans la typologie des tortues
Un quart des agriculteurs interrogés se retrouvent cette année dans la typologie des tortues, soit 4 points de plus que l’an passé, au détriment des jaguars (- 5% par rapport à 2023). Les chats caractérisent les agriculteurs qui optent pour l’autarcie. Ces agriculteurs cherchent à se débrouiller seuls pour trouver l’information qui leur est nécessaire, et accordent peu d’intérêt à l’avis des conseillers extérieurs. Alors que les jaguars se caractérisent aussi par une volonté d’autonomie, mais ils sont plus enclins que les « chats » à faire évoluer leur structure et ils sont à l’affût de nouveautés. Ainsi, la progression des chats est un signe de repli sur soi.
Lire aussi : Quel agriculteur êtes-vous ? Plutôt chat, jaguar, tortue, lion ou abeille
40% des agriculteurs sont pessimistes
Ils sont 40% des agriculteurs interrogés dans le cadre du baromètre Prism à se dire pessimistes pour leur exploitation, dans le contexte actuel. C’est 6 points de plus que l’an passé. Ce pessimisme touche tous les groupes, et plus particulièrement les viticulteurs (49%, +11 points) ainsi que les producteurs ovins et caprins (50%, +16 points) et de grandes cultures (40%, +7 points). Ils ne sont que 16% à penser que la situation va s’améliorer, contre 20% l’an passé. Au niveau des typologies, ce sont les jaguars, les lions et les abeilles qui sont le plus gagnés par le pessimisme, alors qu’il s’agit des trois catégories les plus ouvertes vers l’extérieur.
87% veulent un assouplissement des réglementations
Alors que cette enquête a été réalisée avant les manifestations, les agriculteurs ont très clairement mis en première position un assouplissement des réglementations comme solution la plus pertinente pour envisager un avenir plus serein, avec 87% des agriculteurs interrogés (dont 66% comme très pertinente, +4 points). En deuxième, les agriculteurs proposent à 78% le développement de techniques agricoles innovantes pour réduire les intrants. Cette proposition est en baisse cette année, surtout chez les lions et les abeilles (-5 points) alors qu’ils s’agit des plus en avance sur ce sujet.
40% craignent avant tout la concurrence internationale
La concurrence internationale plus rude devient la préoccupation n°1 des agriculteurs cette année, avec 40% des agriculteurs interrogés qui lui ont donné une note 9 ou 10 parmi le Top 4 des préoccupations, alors que c’étaient plutôt les risques climatiques l’an passé. En deuxième position, on retrouve les craintes liées aux aléas climatiques (surtout les viticulteurs), la transmission des exploitations et enfin les difficultés financières. Ce sont les jaguars qui expriment le plus la préoccupation des difficultés financières (35% +9 points) et les viticulteurs (41%, +12 points).
57 % préfèrent réduire les charges de leur exploitation agricole
S’ils n’ont le choix qu’entre deux stratégies : réduire les charges quitte à perdre en productivité, ou bien maximiser la productivité quitte à avoir des charges plus élevées, ils sont 57% à préférer réduire les charges, contre 24% à préférer maximiser la productivité. On retrouve les jaguars, les chats et les tortues prioritairement dans la stratégie de baisse des charges, alors que les lions privilégient la productivité. Par ailleurs, 35 % des agriculteurs interrogés disent avoir été amenés à changer leurs pratiques culturales du fait de l’augmentation des coûts de production.
Lire aussi - Baromètre Prism : la présentation en vidéo du sondage
50 % veulent travailler moins sur leur ferme
Parmi les principales priorités à 3 ans, celle de la maîtrise du temps de travail et du fait de travailler moins arrive comme l’an passé en tête, avec 50% des agriculteurs interrogés. Cela exprime le fait que les agriculteurs expriment le fait qu’ils doivent davantage penser à eux. La plus forte évolution est mesurée chez les lions (44%, +11 point) alors qu’il s’agit des agriculteurs les plus orienter vers la productivité. La deuxième priorité est de gagner en autonomie des exploitations. Cette thématique est sans doute en recul en raison d’une météo plus favorable à la pousse d’herbe en 2023, dans les exploitations d’élevage. Puis viennent l’acquisition de connaissances techniques et le fait de davantage s’informer.
92 % se disent démunis face à la mondialisation
92% des agriculteurs jugent que la nouvelle Pac ne les protège pas de la mondialisation, ce qui est considérable. Pour les producteurs bovins viande et de grandes cultures, on atteint même les 95%. Près de 9 agriculteurs sur 10 jugent que les nouvelles règles de la Pac sont plus complexes à mettre en œuvre qu’auparavant.
Lire aussi - Jean-Marc Jancovici : il va falloir démondialiser l'agriculture
89 % des agriculteurs sceptiques vis-à-vis des eurodéputés
A l’approche des élections européennes, Prism a cherché à mesurer l’état d’esprit des agriculteurs. Ils disent à 89% qu’ils ne se sentent pas bien représentés par les députés européens. Ce chiffre atteint même 93 % pour les producteurs de grandes cultures. Les chats (autocentrés) se sentent encore moins représentés que les autres. Les abeilles se sentent un peu mieux représentés. 38% craignent encore plus de pression environnementale après les prochaines élections, en particulier les abeilles alors que ce sont les agriculteurs les plus engagés. 70% des agriculteurs souhaitent que le nouveau parlement légifère en priorité sur la mise en place de clauses miroirs, 48% considèrent qu’ils font déjà tout ce qu’ils peuvent pour protéger l’environnement et les ressources naturelles (plus forte hausse au niveau des chats et des tortues)
65 % jugent les conseillers de chambre d’agriculture utiles
Avec l’élection aux chambres d’agriculture dans un an, Prism a cherché à mesurer la proximité des agriculteurs vis-à-vis de leur chambre d’agriculture. 65 % des agriculteurs considèrent que les conseillers de chambre d’agriculture sont utiles, en particulier les abeilles (72%). Ils se disent plutôt satisfaits des informations fournies par celle-ci. Les principaux apports de leur chambre d’agriculture portent sur les informations réglementaires (70%) ainsi que des informations et conseils techniques (58%).
52 % considèrent leur chambre d’agriculture éloignée
En revanche, 52 % des agriculteurs interrogés disent que la chambre d’agriculture est éloignée par rapport aux problèmes qu’ils rencontrent, et 20 % très éloignée. Et 63 % pensent que leurs élus ne les représentent pas correctement. C’est très discriminé selon les régions, en particulier le Nord et le Sud-Ouest, ce qui est sans doute en lien avec l’actualité : dans le Nord suite aux inondations, et dans le Sud-Ouest qui est particulièrement touché par la crise, et c’est là où ont commencé les manifestations en janvier 2024.