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Colza : un plan de cinq millions d’euros pour sortir du phosmet

En partenariat avec la filière des oléoprotéagineux, les pouvoirs publics ont lancé un plan d’action de sortie du phosmet, un insecticide de la famille des organophosphorés utilisé pour la culture du colza.

plan de sortie phosmet
En partenariat avec la filière des oléo-protéagineux, les pouvoirs publics ont lancé un plan d’action de sortie du phosmet.
© Gabriel Omnès

Le colza est soumis à deux contraintes majeures : les épisodes de sécheresse estivale liés au changement climatique et la très forte pression des ravageurs d’automne sur les surfaces cultivées, altise d’hiver et charançon du bourgeon terminal, qui ont développé des résistances aux insecticides de type pyréthrinoïdes depuis le début des années 2010 explique la profession.

Insecticide de la famille des organophosphorés, le phosmet, représentait jusqu’ici, la dernière solution en lutte chimique disponible pour protéger le colza dans les secteurs où les pyréthrinoïdes s’avèrent inefficaces. Le retrait de l’autorisation de mise sur le marché du phosmet, pour répondre aux besoins de préservation de la santé publique et de l'environnement, a été annoncé en décembre 2021.

« Trouver des alternatives efficaces, durables et opérationnelles »

Face au risque de voir péricliter les surfaces françaises en colza, les pouvoirs publics, en partenariat avec la filière des oléoprotéagineux, lancent un plan d’action de sortie du phosmet. Un dispositif animé par Terres Inovia et Inrae qui rassemble les acteurs de la recherche et du développement, publics et privés, en vue de produire et de déployer, d’ici 2025, des stratégies alternatives efficaces, durables et opérationnelles pour réduire l’impact des ravageurs d’automne du colza.

Ce plan bénéficie d’un financement public de 2,5 millions d’euros sur trois ans, décidé par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et provenant du Compte d’affectation spécial au développement agricole et rural (Casdar), auquel s’additionnent les investissements de la filière des oléo-protéagineux de 800 000 euros sur trois ans opérés par Sofiprotéol. Le montant global associé à ces travaux atteint donc plus de 5 millions d’euros en intégrant les cofinancements des porteurs de projets.

Plusieurs projets déjà en cours

A son lancement, le plan d’action de sortie du phosmet réunit une vingtaine de partenaires (acteurs du développement, entreprises privés, recherche académique) travaillant sur 8 projets.

Les projets déjà en cours sont :

• Déploiement des stratégies alternatives (Adaptacol)

• Contrôle par un champignon entomopathogène (VELCO-A)

• Formulation d’une solution aux propriétés dissuasives (COLZACTISE)

• Optimisation technologique d’un produit de biocontrôle (projet CERTIS)

• Sélection de variétés tolérantes (RESALT)

• Manipulation du comportement par des COV (composés organiques volatils) et des plantes de service (Ctrl-Alt)

• Identification de nouveaux COV (AltisOR)

Elevage intensif de l’altise d’hiver (LEGO)

Sur quoi portent les recherches ?

Les efforts de recherche s’articulent autour de 4 grands axes :

  • Axe 1 : Mieux connaître ravageurs et auxiliaires. Il est primordial d’approfondir les connaissances sur la biologie et la dynamique des insectes ravageurs d’automne et d’identifier leurs principaux ennemis naturels. Seront  notamment étudiées les dynamiques de vols et de pontes du charançon.
  • Axe 2 : Quelles solutions à l’échelle de la plante ? Les méthodes de lutte contre les ravageurs doivent être identifiées, évaluées et développées à l’échelle de la plante. Concrètement, les travaux sur les produits de biocontrôle sont intensifiés, les sources de tolérance à l’altise sont identifiées, des méthodes agronomiques innovantes sont expérimentées.
  • Axe 3 : Comment agir à l’échelle de la parcelle et du paysage ? L’objectif est de baisser durablement la pression parasitaire en proposant des solutions pour détourner les coléoptères d’automne de la culture du colza grâce à des plantes de services et/ou de composés organiques volatils.
  • Axe 4 : Transfert et déploiement des solutions aux agriculteurs. Les stratégies de lutte, éprouvées ou développées au cours du plan, ont vocation à être déployées sur le terrain. Pour cela, les acteurs du développement et de la recherche seront mobilisés pour accompagner de façon coordonnée les agriculteurs dans la mise en place de ces stratégies. Cet accompagnement se concrétise par l’organisation de rendez-vous réguliers grâce aux comités régionaux, lieux privilégiés de partage d’expériences, pour fédérer la filière (acteurs de la distribution, du conseil, de l’enseignement agricole, firmes et semenciers). Ces comités constituent des ancrages territoriaux pour évaluer et diffuser les stratégies développées tout au long du plan.

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