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Gaza : plus de la moitié des terres cultivées endommagées

Dans la bande de Gaza, les terres agricoles paient un lourd tribut à la guerre puisque 57 %  sont endommagées selon les dernières données de la FAO. Animaux et infrastructures sont aussi touchés.

À Rafah, dans la bande de Gaza, des agriculteurs et des pasteurs ont reçu en avril dernier du fourrage distribué par la FAO pour faciliter la production alimentaire locale.
© ©FAO/Yousef Alrozzi

Une analyse récente des données satellitaires effectuée par la FAO met en évidence une augmentation continue de la surface des terres agricoles endommagées depuis le début de la guerre en octobre dernier. En mai 2024, 57 % des terres agricoles avaient été endommagées dans l’ensemble de la bande de Gaza. Environ 61 % des terres touchées sont des vergers, 19 % sont consacrées au maraîchage et 20 % à la culture de céréales. Ce qui est alarmant, c’est que le bilan ne cesse d’augmenter puisqu’on constate une hausse de 33 % de la surface des terres ayant subi des dommages depuis janvier dernier.

 

Serres, puits et panneaux solaires ont subi d’importants dégâts

Les images satellite permettent de constater que les dégâts sont provoqués par des engins lourds comme les chars ou encore par les bombardements. Ces derniers ont endommagé de nombreux équipements agricoles gazaouis : 33 % des serres ont été détruites ainsi que 46 % des puits et près de 65 % des panneaux solaires et plus de 2 300 infrastructures agricoles ont été touchées. Autre phénomène alarmant : le nombre d’animaux d’élevage est en chute libre puisqu’une grande partie du cheptel exploité pour la viande et les produits laitiers à Gaza a été abattu, consommé, blessé ou perdu à cause du conflit.

 

Une interruption quasi-totale de la production d’aliments

Dans la bande de Gaza, l’agriculture mobilise plus de 40 % de la surface terrestre et produit environ 20 à 30 % des aliments consommés quotidiennement. Les dommages que les hostilités ont causé au secteur agricole sont considérables, et ont entraîné une interruption quasi totale de la production locale d’aliments frais ainsi qu’une diminution de l’accès de la population aux denrées essentielles. 

 

Les agriculteurs ont perdu jusqu’à 72 % de leurs revenus

Les moyens de subsistance des agriculteurs, pasteurs et pêcheurs vulnérables ont été fortement réduits, ce qui compromet gravement la perspective d’un relèvement estime la FAO. Les ménages très dépendants de l’agriculture ont perdu jusqu’à 72 % de leurs revenus. Comme le rapporte Agra Presse, en 2022, les agriculteurs gazaouis ont exporté pour plus de 44,6 millions de dollars de produits, principalement vers la Cisjordanie occupée puis vers Israël, les fraises et les tomates représentant 60 % du marché, selon les données de la FAO.

 

Carte publiée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères  après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

 

500 tonnes de fourrage distribuées

La FAO explique qu’en dépit des problèmes d’accès humanitaire, elle est en voie d’achever la distribution de 500 tonnes de fourrage. Le 8 mai dernier, environ 2 900 agriculteurs avaient pu en être bénéficiaires grâce à deux opérations de distribution successives. La FAO poursuit ses efforts pour venir en aide aux agriculteurs de Gaza. Elle œuvre notamment pour réunir et redistribuer des concentrés alimentaires pour animaux, des bâches en plastique pour les serres, des citernes à eau en plastique, des vaccins, des groupes électriques, des remises en plastique, des abris pour animaux et des kits vétérinaires.

 

40 millions de dollars nécessaires pour relever l’agriculture à Gaza et en Cisjordanie

Afin de venir en aide aux agriculteurs gazaouis, la FAO estime les besoins à environ 40 millions de dollars, dont 29 millions pour Gaza et 11 millions pour la Cisjordanie. Ce financement permettra à 70 660 personnes de bénéficier d’une aide agricole d’urgence, avec notamment des distributions de fourrage et d’intrants et le remplacement du bétail.

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