Vandalisme à Perpignan : l’Espagne porte l’affaire à Bruxelles
L’Espagne dénonce le vandalisme mené sur deux camions de produits espagnols à Perpignan par des agriculteurs français. “La marchandise (des fruits provenant de la province de Tarragone, ndlr) a été déversée sur la chaussée pour éviter qu’elle atteigne sa destination, a expliqué Josep Cabre le responsable fruit du COAG, l’un des syndicats agricoles espagnols. Et ce devant la passivité de la police française. Cette situation n’est positive ni pour un pays ni pour un autre et entraîne de graves répercussions sur le marché. Ce vandalisme se répercute aussi bien auprès des producteurs que des transporteurs et ne donne pas une bonne image des produits espagnols en France,” a-t-il ajouté.
De son côté, la Fédération des producteurs et exportateurs fruits et légumes espagnols (Fepex) a dénoncé ces agissements et posé la question à la Commission européenne estimant que ces actions étaient contraires au principe de libre-concurrence. “Cette année la recrudescence des actions contre les fruits espagnols en France tend à souligner que ses agriculteurs veulent nationaliser leur marché”, a estimé la fédération. Elle vient donc de demander aux commissaires européens à l’Agriculture, Mariann Fischer Boel et Neeli Kroes (Concurrence) et aux responsables du ministère de l’Agriculture espagnol d’enquêter afin qu’ils adoptent des mesures permettant de garantir le libre transit des fruits espagnols en France. La Fédération souligne que ces actes “renforcent la situation de crise dont souffre le secteur des fruits à noyau espagnols”.
Des actions inacceptables selon le ministère espagnol
Le syndicat ASAJA souhaite quant à lui que l’Espagne demande à la France d’adopter de manière immédiate des mesures pour garantir le libre transit des marchandises espagnoles sur son territoire et trouve “absolument lamentable” que la France n’ait pas adopté de mesures pour éviter ce genre d’agissements. Même discours de la Fédération des coopératives agricoles de Catalogne (FCAC), qui rappelle que la France, pays qui défend le plus la Politique agricole commune est l’un des plus grands bénéficiaires des aides agricoles européennes. Une France qui ne respecte pas la loi du marché unique alors même que l’Espagne est membre de l’Union depuis près de 20 ans.
Le ministère de l’Agriculture espagnol a pour sa part estimé que ces actions étaient “inacceptables et intolérables”, et ne constituent pas un fait isolé. D’autres avaient été perpétrées par des viticulteurs français en mai dernier (FLD du 7 juin).