Une francisation de framboises supposée
L’AOPn Fraises de France se constituera partie civile en cas de faits avérés de francisation de framboises, révélés dans l’émission Zone Interdite.
L’AOPn Fraises de France se constituera partie civile en cas de faits avérés de francisation de framboises, révélés dans l’émission Zone Interdite.
Le 26 juillet dernier, un reportage de « Zone Interdite » diffusé sur M6 a présenté des images illustrant la francisation des fruits et légumes et notamment de fruits rouges. On y voit une journaliste du reportage reconditionner des framboises en barquette mentionnant une origine France, après s'être faite embauchée dans une entreprise qui produit mais aussi importe des petits fruits rouges.
Ces images font présumer de faits de fraudes à l’origine. Elles permettent aussi d’identifier l’entreprise concernée. Aussi, dans une note informative parue fin août, l’AOPn Fraises de France mentionne que l’adhésion de la structure concernée a été suspendue. « Si après enquête les faits de francisation sont avérés, l’AOPn Fraises de France se constituera partie civile. Dans le cas contraire, l’entreprise réintègrera l’association », précise le document.
La lutte contre la francisation est l’une des nombreuses actions poursuivies depuis plusieurs années par l’AOPn Fraises de France dans son objectif ultime de structurer et pérenniser la filière fraise française.
« Dans ce contexte, notre organisation travaille et échange très fréquemment avec la DGCCRF. La fraude à l’origine est un mal qui, outre le fait de flouer et abuser les consommateurs, abîme de façon profonde l’engagement et le travail des producteurs français honnêtes, qui heureusement constituent le plus grand nombre », commente l’association.
D’autres fruits et légumes sont également victimes de cette pratique. Lors de son séminaire annuel, l'association Pêches et abricots de France avait annoncé poursuivre le programme d’analyses pour lutter contre la « francisation » de ces fruits d’été. Alors qu’en avril 2021, une 4e condamnation à six mois d’emprisonnement avec sursis et 50 000 € d’amende a été rendue pour la francisation de kiwis.
« Des arbres qui cachent une forêt »
Mais ces recours en justice et condamnations sont « des arbres qui cachent une forêt », commentait Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France en juillet 2021. Selon Romain Roussel, de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), « sur 452 établissements contrôlés en 2020, nous avons relevé 25% d’anomalies. (…) Ces fraudeurs pourraient détériorer l’image du modèle français qui suppose une montée en gamme et qui est plutôt reconnu aujourd'hui par le consommateur ».