Légumes : les enseignements de la crise Covid débattus lors des rencontres du GIS Piclég
Les Rencontres du GIS PIClég ont eu lieu sous forme de webinaire fin novembre. Outre la présentation de différents projets d'expérimentation menés par les membres du GIS, et un après-midi consacré à l'agriculture numérique et la robotique, une table ronde a eu lieu sur les impacts du Covid sur la filière légumière. Dragana Miladinovic, d'Interfel, a présenté un bilan des comportements d'achets des consommateurs pendant le premier confinement. « La consommation à domicile s'est caractérisée par une progression marquée des achats de fruits et légumes, de + 25 % en volume et + 35 % en valeur », avant un retour à la normale en juin. Cette hausse importante s'explique avant tout par un report de la RHD vers la consommation à domicile : la restauration hors domicile aurait essuyé 6 milliards d'euros de pertes, dont 1,7 milliard se serait reporté sur la grande distribution. Le deuxième confinement débuté fin octobre, différent du premier en termes de restrictions, devrait aussi aussi avoir des impacts beaucoup moins marqués sur les achats de fruits et légumes. Kévin Morel, Inrae, a partagé certains points-clés d'une étude sur les impacts de la crise sanitaire sur les exploitations de production légumière, réalisée dans le cadre d'un stage de Master. Une vingtaine d'entretiens téléphoniques ont été menés avec des techniciens et conseillers agricoles, les producteurs étant particulièrement occupés pendant le printemps 2020. « Ce travail reflète la perception des acteurs du terrain et n'a aucune prétention statistique », précise Kévin Morel. Les personnes interrogées ont notamment témoigné de gros impacts de la crise sur les installations, dont les démarches ont été très perturbées. La plateforme "Des bras pour nos assiettes", créée pour pallier le manque de main-d'œuvre étrangère, a eu un succès très variable selon les régions et a surtout permis de recruter pour des tâches non qualifiées. Les collectivités ont eu un rôle important pour la mise en réseaux, la création de plateformes numériques ou encore la réouverture des marchés. Par ailleurs, beaucoup de producteurs, qui avaient des relations de voisinage indifférentes voire hostiles, ont témoigné avoir reçu pour la première fois un soutien affiché.