(Ré) Génération Fruit, ou comment Blue Whale veut faire la bonne Pomme du futur
Dans un contexte de transition agroécologique nécessaire face au changement climatique et à la pression sociétale, un consortium mené par Blue Whale vient de lancer pour 5 ans un projet de recherche. L’objectif : mettre en place les bonnes combinaisons de techniques culturales et technologiques pour obtenir la pomme la plus durable et la meilleure nutritionnellement et gustativement.
Dans un contexte de transition agroécologique nécessaire face au changement climatique et à la pression sociétale, un consortium mené par Blue Whale vient de lancer pour 5 ans un projet de recherche. L’objectif : mettre en place les bonnes combinaisons de techniques culturales et technologiques pour obtenir la pomme la plus durable et la meilleure nutritionnellement et gustativement.
Comment accélérer la transition agroécologique de la filière pomme ? Afin de mettre en place à horizon 2028 des solutions concrètes, le groupe Blue Whale accompagné de partenaires* techniques et scientifiques, a monté (Ré)Génération Fruit, un projet de recherche sous la forme d’un consortium de filière. Le projet, aussi connu sous le nom “Bonne Pomme”, est global puisque outre la transition agroécologique, il s’intéressera aussi à la nutrition, pour une santé globale du vivant.
*Micropep, AsclepiosTech, Maf Roda, l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan et l’Inrae – lire plus bas le détail sur les partenaires et les prestataires.
A noter que Blue Whale est aussi impliqué, en parallèle, dans le projet Green Go avec l’ANPP, l’Afidem et Pink Lady, qui vise à quantifier et diminuer l’impact carbone de la filière.
Pourquoi ce projet ?
« C’est une volonté d’innover et de s’adapter », résume Bruno Berteloz, directeur de Blue Whale. Les opérateurs de la pomme font face au changement climatique avec des aléas de plus en plus nombreux et impactants : la sécheresse, dans le Sud-Est mais aussi dans le Sud-Est ; le vent ce printemps a détruit 3 ha, etc.
En outre, la pression sociétale vis-à-vis des produits phytosanitaires est de plus en plus forte et l’UE a même fixé un objectif de réduction des phytosanitaires de moitié d’ici à 2030 (par rapport au niveau de 2015).
Il s’agit donc, avec (Ré)Génération Fruit, de tester des techniques et matériels innovants et de voir comment, en les combinant, on peut mettre en place des itinéraires techniques pour une “bonne” pomme, de la production à la mise en marché, “bonne” englobant les aspects agronomiques, qualitatifs (car la pomme doit « rester un fruit plaisir » face au contexte de baisse de consommation), mais aussi anti-gaspi et de densité nutritionnelle.
Le projet a 5 saisons, jusqu’en 2028, pour faire ses preuves. Un site internet sera mis en ligne afin de partager les phases de test. « Nous sommes convaincus que c’est par l’innovation technologique que la filière arboricole française pourra évoluer vers une production performante écologiquement et durable économiquement », a aussi affirmé Bruno Bertheloz.
Réponse à un appel d’offre de BPI France, (Ré) Génération Fruit, un projet de recherche pour 5 ans, chiffre à 12 M€. Il est cofinancé par le gouvernement via la banque d’investissement à hauteur de 8 M€. Il est labélisé par 2 pôles de compétitivité : Agri Sud-Ouest Innovation et Vegepolys Valley. Il a été lancé officiellement le 21 septembre au siège de Blue Whale devant les partenaires et les politiques. Et à Fruit Attraction, il était sur les lèvres de toutes les parties prenantes, très fières de ce projet innovant.
Est-ce que cette pomme du futur se vendra ?
Avec l’école de Purpan, des études consommateurs seront faites pour l’Europe, l’Asie et l’Amérique. « La consommation de pommes s’érode, il faut savoir ce qu’attend le consommateur. On ne peut pas faire de l’agroécologique sans voir ce que le consommateur va en faire après », explique Anouck Morin, responsable communication corporate chez Blue Whale.
Sur le côté nutrition, le projet prévoit aussi des tests sur le microbiote et des analyses nutritionnelles. « Pourra-t-on un jour aller calibrer les fruits commercialisés non pas selon la taille mais selon leur densité nutritionnelle ? », rêve Anouck Morin.
Et côté production, afin de voir si une pomme mieux produite sera mieux acceptée par le voisinage des producteurs, des études d’acceptation seront aussi réalisées (en Europe).
Qui sont les 6 partenaires et les prestataires du projet ?
Les 6 partenaires de (Ré)Génération Fruit sont :
- Blue Whale, chef de file du consortium, groupe coopératif de 300 producteurs de fruits (17 % de la production nationale de pomme).
- Micropep est une jeune start-up spécialisée en biotechnologie qui travaille sur les micropeptides naturels. Il s’agit d’une alternative aux pesticides puisque les micropeptides influent sur des processus clés du cycle de vie du pommier tels que la croissance la défense contre les pathogènes.
- AsclepiosTech est une start-up dont la technologie repose sur l’utilisation de la photobiologie (étude de l’influence de la lumière sur les êtres vivants) pour réduire les pertes dans la chaîne de production des fruits et légumes.
- Maf Roda, grand groupe fournisseur de technologie de calibrage et de conditionnement pour fruits et légumes.
- L’École d’Ingénieurs de Purpan, école supérieure agricole privée avec des équipes d’enseignants-chercheurs dont des experts dans le développement de technologies oxydatives au service de la protection des plantes et des denrées agro-alimentaires.
- L’Inrae (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement) avec deux unités impliquées dans le projet : l’IRHS (Insti-tut de Recherche en Horticulture et Semences) à Angers et le C2VN (Centre de recherche en CardioVasculaire et Nutrition) à Marseille.
D’autres instituts et acteurs de premier plan se joindront au projet en tant que prestataires : Biosphères, le Cefel, le CTIFL, le Cirad, Catar et le cabinet EVEA. Les centres d’expérimentation, en verger et en station, sont situés dans le Sud-Ouest avec le CEFEL (Centre d’Expérimentation Fruits et Légumes) et dans le Val de Loire avec le CTIFL de la Morinière (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes).