Inflation
Plant de pomme de terre français : pourquoi toute la filière pomme de terre est en danger ?
La filière plant de pomme de terre a poussé un cri d’alarme le 15 décembre, chiffrant les surcoûts et rappelant l’importance de ce secteur pour l'aval de la filière pomme de terre.
La filière plant de pomme de terre a poussé un cri d’alarme le 15 décembre, chiffrant les surcoûts et rappelant l’importance de ce secteur pour l'aval de la filière pomme de terre.
Face à la crise économique et énergétique, la filière plant de pommes de terre a poussé un cri d’alarme le 15 décembre. Au nom de toute la filière plant, la section Plants de pommes de terre de Semae*, le Syndicat des Obtenteurs de Pomme de terre, la FN3PT*, Fedepom*, et le Syndicat National des Courtiers en Pommes de Terre et en légumes s’associent pour interpeller le président de la République et le ministre de l’Agriculture « afin de garantir une répercussion équitable de la hausse des coûts et une meilleure répartition de la valeur tout au long de la filière pomme de terre tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs finaux ».
* Semae : interprofession des semences et plants ; FN3PT : Fédération Nationale des Producteurs de Plants de Pomme de Terre ; Fedepom : la Fédération Nationale des négociants en pomme de terre, ail, oignon, échalote et légumes en gros ;
« C’est toute la filière aval qui va être impactée »
Très forte augmentation du coût des engrais, de la main d’œuvre, et de l’énergie (électricité : +300 % attendu pour 2023 ce qui va peser sur les coûts de stockage), et une production 2022 est annoncée en baisse de 10 à 15% (canicule, sécheresse) : le prix de revient du plant pour les producteurs va nécessairement augmenter.
Selon la filière, ce prix de revient représente jusqu’à un tiers du coût de production de la pomme de terre. « C’est toute la filière aval qui va être impactée en 2023 », avertissent les opérateurs qui témoignent aussi : « Les collecteurs rencontrent déjà des difficultés pour répercuter équitablement les hausses de prix du plant et de leurs propres charges à leurs acheteurs français ainsi qu’à l’export. »
La guerre en Ukraine et la crise céréalière pose aussi la question des arbitrages entre cultures et après une première baisse inédite depuis 20 ans en 2022, un nouveau recul des surfaces en plants est déjà anticipé pour 2023.
Chiffres clés d’une « filière d’excellence »
- La France est le 2e producteur et exportateur mondial de plants de pomme de terre ;
- Plus de 650 000 t de plants certifiés produits chaque année (plus de 250 M€ de chiffre d’affaires), dont 250 000 tonnes exportées (soit un excédent commercial de plus de 80 M€) ;
- 800 agriculteurs producteurs et plus de 200 producteurs-vendeurs ;
- 23 500 ha de multiplication ;
- 4 obtenteurs de variétés, plus de soixante collecteurs et des milliers de distributeurs partout en France ;
- 400 000 tonnes de plants fournis chaque année à la filière pomme de terre française.