Pastèque : l’heure est au petit calibre sans pépins
Finie l’énorme pastèque verte tigrée à partager ? Ce n’est en tout cas plus la référence du marché en Europe. Il faut désormais miser sur le noir de petit format et sans pépins.
Finie l’énorme pastèque verte tigrée à partager ? Ce n’est en tout cas plus la référence du marché en Europe. Il faut désormais miser sur le noir de petit format et sans pépins.
La demande mondiale en pastèques augmente. La consommation progresse fortement en France avec une croissance annuelle moyenne de 12,6 % d’après une étude réalisée par le CTIFL en 2021. La petite pastèque (de taille mini ou midi) sans pépins a le vent en poupe en Europe. En France, elle domine le marché.
C’est l’espagnol Anecoop qui avait initié le mouvement avec sa mini-pastèque Bouquet sans pépins. En France, il y a peu de production de pastèques. C’est une culture beaucoup plus technique que le melon et difficile à apprivoiser. Force Sud en cultive cependant depuis une quinzaine d’années dans l’Hérault et dans le Vaucluse sur 50 hectares environ au total, dont 10 hectares en bio. La société du sud-est de la France propose sur le marché deux références de mini-pastèques (2,5 kg environ) : la tigrée micro-pépins pour le segment bio et la noire seedless en conventionnel sous la marque Magma. « Nous avons souhaité faire de la pastèque petit calibre noire pour séduire les foyers non acheteurs de pastèque, en particulier les petits foyers. C’est aussi plus pratique à vendre à la pièce pour les distributeurs », explique Gilles Biscarrat, producteur à Piolenc dans l’Hérault.
« Seesless is the Future ! »
« Seesless is the Future (le sans pépins est l’avenir), lance Sandro Colombi, directeur commercial du semencier italien Lamboseeds lors de Macfrut. Et pas seulement pour le plaisir des consommateurs. Le sans pépins permet aussi une plus longue conservation ». Les Italiens ont en effet communiqué lors du dernier salon Macfrut sur la Dolce Passione, une pastèque de taille midi (entre 4 et 6 kg) sans pépins et à la peau noire. « Plus la peau est noire, plus la chair est rouge », justifie Sandro Colombi. Cette pastèque, fruit de 7 ans de recherches « 100 % italiennes », possède « des caractéristiques uniques de douceur, de croquant, de couleur et de saveur ».
Un consortium pour promouvoir la mini pastèque
Un consortium, fusion de quatre entités (le semencier Lamboseeds, la coopérative Alma Seges, l’organisation de producteurs Lorenzini Naturamica et l’expéditeur Ortofrutta Castello), a été créé pour promouvoir et valoriser la Dolce Passione. L’an dernier, en guise de test, 60 hectares avaient été plantés. 3 200 tonnes ont été commercialisées avec succès. « Nous sommes cette année à 200 hectares plantés, ce qui entraînera un triplement de la production en un an seulement », ambitionne le directeur du consortium, Luciano Trentini.
L’objectif du consortium est aussi de promouvoir la consommation, prioritairement en Italie, peut-être ensuite dans le nord de l’Europe, grâce à une stratégie de marketing ciblée.
La petite pastèque, noire de préférence, sans pépins a l’avenir devant elle. « Le réchauffement climatique devrait favoriser la consommation de pastèque », selon certains observateurs. En attendant que ce soit côté français, italien ou espagnol, producteurs et organisations revendiquent – et communiquent sur – le côté local de leur production, chacun sur leur marché respectif.