« On voit des agriculteurs de 30-40 ans qui arrêtent » : le cri du cœur d'un producteur de fruits et légumes adressé au Premier ministre
Bruno Ferret, arboriculteur et maraîcher dans le Rhône, a interpellé le Premier ministre Gabriel Attal sur les problèmes de l'agriculture française, lors du déplacement du chef du gouvernement dans ce département le 20 janvier 2024.
Bruno Ferret, arboriculteur et maraîcher dans le Rhône, a interpellé le Premier ministre Gabriel Attal sur les problèmes de l'agriculture française, lors du déplacement du chef du gouvernement dans ce département le 20 janvier 2024.
En déplacement le 20 janvier dans le Rhône, le Premier ministre Gabriel Attal a répondu aux questions de 150 élus et habitants. Parmi eux, Bruno Ferret, arboriculteur et maraîcher à Chabanière, a abordé différents maux dont souffre selon lui l’agriculture française. « De nombreuses exploitations agricoles arrêtent leur activité pour cause de départ à la retraite, a-t-il adressé auprès du ministre. Mais on voit aussi des personnes de 30-40 ans qui arrêtent. Les raisons sont multiples ». Et de citer « la difficulté du travail », « des aléas climatiques de plus en plus nombreux », « des cotisations MSA et des assurances complémentaires très élevées », « une retraite indécente d’à peine plus de 1000 euros par mois »...
Merci à Bruno Ferret, arboriculteur à Chabanière d'avoir porté tout l'exaspération de la profession devant @GabrielAttal : contrôles iniques de l' @OFBiodiversite , distorsions de concurrence intra-européennes, impasses techniques, etc. Nous le crions depuis des années, et tout… pic.twitter.com/x4HlyJftfM
— CSFL (@csfldefrance) January 20, 2024
« Il y a aussi des réglementations illisibles et inapplicables sur le terrain », a poursuivi le producteur, comme l’arrêté « abeille », « qui met la totalité des arboriculteurs et maraîchers de France hors-la-loi par rapport aux contraintes horaires imposées ». « Une chose cruciale nous manque, c’est la visibilité à long terme », a-t-il partagé, évoquant le retrait de produits phytosanitaires laissant les agriculteurs sans solutions. « Nos voisins européens sont très loin de ces problèmes 100 % français. Ils en sont même heureux puisqu’ils vont pouvoir exporter encore plus dans notre pays », s’est exclamé Bruno Ferret, avant d’alerter le Premier ministre : « la fin du monde agricole est proche si vous ne réagissez pas ».
Travail sur les clauses miroirs
En réponse, sur le sujet des retraits de produits phytosanitaires, Gabriel Attal a reconnu : « on interdit certaines pratiques ou certains produits en France, on complique la vie de nos agriculteurs, et en même temps on permet l’importation de produits de l’étranger qui eux utilisent ces mêmes produits. C’est incompréhensible. » Pour répondre à ce problème, le Premier ministre veut continuer à travailler sur les clauses miroirs, « afin que ce qu’on importe en France bénéficie des mêmes standards que ce qu’on s’applique à nous-même ».
« Pas de crise des vocations » selon le Premier ministre
Sur la question des rémunérations, Gabriel Attal a admis qu’il fallait agir pour garantir aux agriculteurs de vivre de leur travail. « Des lois ont été votées dans le précédent mandat, qui ont permis un certain nombre de progrès, mais je sais qu’il y a des difficultés d’application sur certaines mesures. » Affirmant vouloir faciliter la vie des agriculteurs au niveau administratif, le Premier ministre a également évoqué la question de la transmission et du renouvellement des générations. « Je suis sûr qu’il n’y a pas de crise des vocations. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent devenir agriculteurs. On le voit, nos lycées agricoles fonctionnent bien. Il faut enlever tous les freins qui les empêchent de s’installer et qu’on facilite la transmission. C’est le sujet d’un des premiers projets de loi que présentera mon gouvernement. On aura besoin de vos idées, de vos propositions pour l’enrichir. »